Le journaliste Valentin Gendrot, 32 ans, partage deux années d’infiltration dans la police parisienne. C’est dans Flic, où le reporter fait vivre entre autres, Violences, insultes racistes et homophobes, mais aussi manque de moyens, suicide et mal-être des troupes qui font le lot quotidien de la police française.
Sa plongée clandestine dans la police commence en septembre 2017. Sous son vrai nom, il intègre l’École nationale de police de Saint-Malo, dans le grade hiérarchique le plus bas, puis décroche ensuite le poste qu’il visait : le commissariat du 19e arrondissement de Paris, quartier populaire de la capitale au moment où la mobilisation des "gilets jaunes" nourrit les accusations de violences policières.
Dans le passage le plus explosif de son livre, il assure avoir assisté à une "bavure" commise par un collègue dont il est le complice silencieux avec d’autres policiers. Le policier met une première "baffe" au jeune homme "puis deux, puis trois, peut-être quatre ou cinq"...L’agent "se déchaîne" ensuite à "coups de poings" et d’insultes sur l’adolescent, qui est alors embarqué au commissariat. Les deux portent plainte : le policier pour outrage et menaces, l’adolescent pour violences. Un PV "mensonger" est alors rédigé pour "charger le gamin et absoudre" le policier, affirme Valentin Gendrot qui incriminera lui aussi l’adolescent lors d’une enquête interne.
Est également évoquée, la frustration des policiers face au manque de moyens, avec des voitures et des locaux hors d’âge, pour un salaire mensuel net de 1 340 euros à Paris.
Devançant d’éventuelles critiques, Valentin Gendrot souligne que son travail n’est "pas anti-flic" mais aborde les "grands tabous de la police".
"Tout est vrai", certifie-t-il, assurant disposer de "documents" et de "preuves".
Indiquant que le livre "dénonce des agissements graves", la préfecture de Paris a fait savoir dans un communiqué de presse jeudi que le préfet de police, Didier Lallement, a saisi à titre administratif l’Inspection générale de la police nationale.