Le président français, Emmanuel Macron, a nommé ce jeudi Rachida Dati, figure de la droite et ancienne ministre de la Justice, comme nouvelle ministre de la Culture.
Conseillère technique du Ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozi, Rachida Dati jouit de ses nouvelles fonctions. Un poste de responsabilité auquel bien peu d’arabes ont accès. A l’abri des considérations de races, de sexe et de religion Rachida se moque des clichés. Avec la force de son travail et de son franc parler elle a forgé son parcours professionnel.
Rien ne semble résister à la volonté de fer de cette jeune femme d’origine marocaine que pourtant rien ne destinait à une telle trajectoire.
Elle parle de son parcours en s’excusant presque de ne pas être assez intéressante. On aurait du mal à la croire. Née en 1966 en France d’un père maçon et d’une mère femme au foyer Rachida a choisi la voie de la réussite. Fortement encouragée par des parents analphabètes qui tenaient à la voir briller là où il n’avait pas eu la chance d’accéder, elle est aujourd’hui à la hauteur de leurs ambitions.
Grâce à la volonté d’un père ne badinant pas avec l’éducation et l’enseignement la petite Rachida a échappé aux écoles publiques de secteur. A la place, sa scolarité se déroula dans une école catholique avec des jeunes filles de la bourgeoisie provinciale.
A la maison ses parents ne manquaient pas de lui inculquer aussi les valeurs marocaines et musulmanes. Forte de sa double culture et consciente des efforts à fournir pour se démarquer Rachida se lance très vite dans la vie active. Dès l’âge de 16 ans elle travaille dans une grande surface et plus tard en milieu hospitalier pour gagner son argent de poche. En parallèle elle poursuit un DEUG en sciences économiques à l’université de Dijon pour se destiner à un travail en entreprise.
Le hasard aidant elle croise à une réception Albin Chalandan à l’époque Garde des Sceaux. Avec le culot de ses 20 ans la jeune fille n’hésite pas à l’aborder pour lui confier ses projets professionnels. Sensible à sa détermination Chalandan lui suggère de lui envoyer une lettre de motivation. A la réception de cette dernière il l’invite à déjeuner. Commence alors pour Rachida la course vers une carrière fulgurante.
Tout en poursuivant son DEUG elle travaille pendant 3 ans comme comptable chez Elf Aquitaine avant de se retrouver à la direction de l’audit du groupe Matra communication après une rencontre avec le président du groupe Jean Luc lagardère. Par la suite elle lève l’ancre vers Londres pour un poste d’auditeur interne durant un an au sein de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.
En parallèle la jeune femme multiplie les expériences extra- professionnelles et les rencontres. Elle se lie d’amitié avec Marceau Long, Président du Conseil d’état, qui la présente à Simone Veil recherchant à l’époque un rapporteur pour un groupe d’étude à l’initiative du Premier Ministre Edith Cresson. A son retour d’Angleterre elle est fortement encouragée par Marceau Long et Simone Veil pour intégrer une école de magistrature. Elle prête serment dans la robe de magistrat de Simone Veil avant de devenir juge dans le ressort de la Cours d’Appel d’Amien et plus tard substitut de procureur au tribunal d’Ivry.
Les médias français n’ont pas manqué de consacrer le parcours de la jeune femme au charisme exceptionnel. Aujourd’hui Rachida Dati n’a rien à prouver. Elle inspire le respect en ne s’encombrant pas de complexes ou de problèmes métaphysiques. Son principal combat : « Lutter pour être formée et informée. »
Sans se départir d’une vigilance qu’elle estime indispensable dans la jungle du monde du travail elle poursuit sa carrière de conseillère politique. Quant à la prochaine étape, la jeune femme ne la connaît pas encore.
Abla Ababou pour menara.ma