L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.
Ceux qui ont la chance de beaucoup voyager savent que nos filles sont un peu partout dans le monde, même dans les fins fonds du continent mère, l’Afrique. Certaines sont filles de joie, d’autres travaillent pour les services que l’on connaît, à l’instar des autres, avec quelques différences de traitement. L’Arabie Saoudite vient de refouler un lot de prostituées, après leur avoir infligé les fameux coups de fouets : « 100 Jelda-s ».
Un groupe de jeunes filles, étiquetées prostituées, a été éjecté à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Elles ont été refoulées par l’Arabie Saoudite pour prostitution dans les Terres Saintes de l’Islam. L’histoire n’est pas nouvelle et elle ne nous vient pas de l’extérieur. Il suffit de revenir au procès-verbal, par exemple, de l’hôtel Biblos du boulevard Zerktouni de Casablanca, mis sous scellés après l’arrestation de 47 mineures. Nos filles sont un peu partout sur le continent, à tel point qu’un jour, à l’aéroport de Montréal, quelqu’un courtisait une jeune dame qui lui a dit pour l’éloigner d’elle : « Ecoutez monsieur, je ne suis pas Marocaine ». Qui dit mieux ?
L’histoire du réseau démantelé par la police saoudienne a commencé au quartier Kariat Al Jamâa de Casablanca, dans un salon de coiffure. Cela rappelle aussi l’histoire vieille d’une trentaine d’année à Rabat, lorsque la femme d’un grand responsable a été mordue au sein dans un établissement semblable par un Saoudien.
C’est à partir donc de ce salon de coiffure, que le recrutement dans le monde de la prostitutionse faisait. Kaoutar a vite plongé dans ce milieu, après son échec scolaire et l’incapacité du père à continuer dans le trafic d’alcool en tant que « Guerrab ».
Le réseau faisait en sorte que des jeunes filles partaient en Arabie Saoudite, sous couverture de contrats de travail. Certaines étaient accompagnées de leur mère. À l’aéroport, selon une source très proche, des agents de police-frontières touchaient de l’argent en espèces voire des bijoux pour cacheter les passeports. Les prostituées étaient repérables de loin. Selon les aveux formulés par les accusées, filles mineures et mères, les agents fermaient les yeux au retour des mères qui laissaient leurs filles en Arabie Saoudite dans des maisons closes.
Le tribunal de première instance de Casablanca, qui a statué et rendu son jugement condamnant les accusées à des peines d’emprisonnement allant de un à trois ans d’emprisonnement pour prostitution, « trafic de stupéfiants et blanchiment d’argent », s’est basé aussi sur les accusations formulées par la police (Annahiï Ani Al Mounkar ) d’Arabie Saoudite.
Pourtant, ce même tribunal a ordonné la relaxation de 47 mineures trouvées dans un état primitif, avec des ressortissants de pays du Golfe, et dans un lieu plein de bouteilles d’alcools sans licence aucune.
Le plaisir n’est vraiment pas partagé, c’est le cas de le dire !
Gazette du Maroc - Mohamed Ahed
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