La réalisation du projet causerait des dommages importants pour Sebta qui serait coupée des autres villes de la péninsule et devrait perdre ses touristes, sans oublier son port qui serait aussi délaissé. En clair, Sebta deviendrait une ville marginalisée, indiquait une analyse publiée dans le journal El Faro de Ceuta du 29 décembre 1995.
Le projet prévoit l’établissement d’une « liaison fixe » entre l’Espagne et le Maroc dans le détroit de Gibraltar. Des études de faisabilité ont été lancées depuis 1980 par la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEG) et la Société nationale marocaine d’études du Détroit. Des techniciens des deux pays ainsi que des experts du monde entier ont participé aux congrès ou colloques tenus à Tanger, Marrakech, Madrid, Séville et autres pour préparer les documents techniques du projet.
À lire : Gros doutes sur la faisabilité du tunnel entre le Maroc et l’Espagne
Ces études pour la construction du tunnel sont très avancées. Long de 38,7 kilomètres dont 27,7 en sous-marin et 11 en souterrain, le tunnel devrait relier Tarifa (Punta Paloma) à Tanger (Ras Malabata). Les travaux devaient démarrer au plus tard en 2005, selon les études, et permettre un trafic de 7 à 10 millions de passagers et 4 à 6 millions de tonnes de marchandises par an.
Le gouvernement de Sebta doit participer à ces réunions, comme le fait la Chambre de commerce de la ville depuis 1981, afin de veiller à l’intégration de Sebta dans les zones susceptibles d’être touchées par le projet. La construction du tunnel bénéficiera à terme d’importantes contributions de la Communauté en général et de l’Espagne en particulier.