L’hebdomadaire français Marianne (numéro 1407) a été interdit de distribution au Maroc, en raison d’un dessin caricatural jugé offensant pour le prophète Mohammad.
Quatorze membres présumés d’une secte dite satanique ont été déférés devant le procureur du Roi du TPI de Casa-Anfa. L’instruction du dossier avait pris presque toute la journée du mercredi 19 février. A la salle 4, après avoir auditionné les prévenus, le juge a reporté l’audience au mardi 25 février sur demande des avocats pour la préparation des plaidoiries.
De source policière, les prévenus avaient été écroués dimanche dernier suite à une descente inopinée d’une trentaine d’éléments d’une brigade spéciale. Les 14 personnes sont accusées « d’appartenir à une organisation suspecte et de libertinage ». Quant aux chefs d’inculpation mis en avant par la PJ, il s’agit de « détention d’objets contraires à la morale et aux bonnes moeurs ainsi que la participation à des actes pouvant ébranler la foi des musulmans ». La brigade affectée à l’affaire menait des investigations depuis 3 mois. Le bout du fil aurait été saisi grâce à une information sur l’existence d’un noyau dur de la secte qui existe un peu partout dans le monde. La mouvance au Maroc serait, selon une source policière, d’origine égyptienne. Un café situé à Casablanca avait été désigné comme “le lieu de prédilection de gens qui s’adonnent à des pratiques libertines”.
Les personnes arrêtées sont majoritairement de jeunes étudiants. Plusieurs poursuivent leurs études dans de hautes écoles de commerce. A l’audience, la présence des camarades de classe était manifeste. Pour une jeune fille, ses amis « sont tout simplement des artistes qui aiment la musique rock et qui forment un groupe. Ils organisent souvent des concerts à la FOL (Fédération des oeuvres laïques) ». La brigade spéciale chargée de l’affaire ne l’entend pas de cette oreille. Selon un enquêteur de la brigade, il s’agit de débauche sexuelle, d’usage de stupéfiant et de vampirisme... Un avocat pense que le tribunal n’a pas la matière juridique idoine pour statuer sur une telle affaire. « Au Maroc, les affaires de secte ne sont pas monnaie courante », ajoute-t-il.
L’Economiste
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