La solution doit être politique, pas militaire. Cette solution doit venir des Libyens eux-mêmes, et doit garantir l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays. Voilà l’une des nombreuses déclarations du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita. Il a tenu ces propos mercredi, lors d’une réunion virtuelle devant le Conseil de sécurité de l’Onu qui a connu la participation d’une trentaine de ministres des Affaires étrangères.
Son intervention matérialise la position du royaume face à la détérioration continue de la situation en Libye sur les plans politique, sécuritaire, économique et humanitaire. Le patron de la diplomatie marocaine tient à l’Accord de Skhirat. Même si ce dernier n’est pas parfait, aucune alternative valable n’est sur la table. Le ministre estime qu’il faut être réaliste et pragmatique dans le traitement de ce dossier. Pour cela, il préconise que les dispositions de cet Accord soient ajustées et mises à jour, par les Libyens eux-mêmes.
Parlant de déception, le ministre a déploré la prolifération des initiatives qui produit un effet contraire. Ce qui justifie son réquisitoire : « La Libye n’est pas un fonds de commerce diplomatique ». Puis, il déplore les interventions étrangères qui ne servent pas les intérêts de ce pays et n’aident pas les protagonistes libyens à transcender leurs intérêts particuliers pour s’élever vers l’intérêt commun de tous les Libyens. Il faut un consensus international traduit par des actions fortes et concrètes. Nasser Bourita estime en outre que la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul) reste un instrument important. Cependant, il convient de la renforcer et de la restructurer. Le patron de la diplomatie marocaine lie la situation en Libye à la stabilité de son pays. Et il affirme à ce sujet que : « La Libye n’est pas seulement voisine du Maroc. C’est un pays frère avec lequel nous partageons une histoire commune, des liens communs, des intérêts et un destin commun. Notre stabilité et notre sécurité dépendent de la situation en Libye ».
Pour finir, Nasser Bourita a fait le point sur le plan humanitaire et économique avec des statistiques peu reluisantes relatives aux personnes déplacées de même que la baisse de la croissance du PIB et l’augmentation du taux d’inflation.