Un projet d’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis, en voie de conclusion, est devenu un sujet de polémique entre l’Etat marocain et des secteurs économiques et culturels du royaume qui redoutent la domination de produits "made in USA".
L’accord en cours de négociation entre Rabat et Washington, qui devrait en principe être signé au mois d’avril ou mai, suscite de vives inquiétudes de professionnels marocains qui craignent des conséquences dommageables sur le secteur agricole, le textile, la culture et la santé.
La brutale dispersion, par la police de Rabat, d’un sit-in pacifique organisé le 28 janvier contre ce projet a révélé l’ampleur d’un désaccord sur les conséquences potentielles d’un abaissement de certaines barrières douanières avec les Etats-Unis.
"De sources américaines, a assuré à Paris cette ONG, il est établi que la dernière mouture de l’accord comporte un certain nombre de dispositions dont l’effet sera d’entraver la production et la commercialisation des génériques au Maroc"
Parmi ces dispositions figurerait notamment la possibilité de rallonger la durée de 20 ans pendant laquelle l’existence d’un brevet interdit de fabriquer des copies à bas prix d’un médicament.
Dans le secteur culturel, de graves préoccupations ont été exprimées par une "coalition pour la diversité culturelle" mise en place pour tenter de peser sur le cours des négociations maroco-américaines.
Le cinéaste marocain Nabil Ayouch, qui fait partie des personnalités brutalisées lors de la manifestation du 28 janvier à Rabat, a prévenu que "cette culture, que l’on est en train de céder comme une marchandise quelconque, c’est notre âme".
Les agriculteurs et les professionnels du textile avaient été les premiers à faire entendre leurs réserves après le début des négociations entre Rabat et Washington en janvier 2003. Les difficultés apparues dans ces secteurs expliquent, officiellement, le retard pris dans la conclusion de l’accord, qui était annoncé avant la fin 2003.
Un programme de "mise à niveau" des secteurs agricole et textile marocains, destiné à les préparer à la concurrence américaine, serait l’un des points très délicats qui restent en discussion pour la conclusion d’un accord.
Résumé d’après l’AFP
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