L’affaire Nordine Benallal : Des cris qui brisent le silence de la prison

18 juin 2007 - 00h00 - Belgique - Ecrit par : L.A

Noredin Benallal. Un nom devenu tristement célèbre. Celui qui le porte est un Belge dont les parents sont Marocains. Il a eu de multiples problèmes avec la justice belge depuis son jeune âge. Sa sœur se bat pour que son cas serve de leçon et fasse réfléchir...

Samira Benallal est présidente de DéClik. Une association qu’elle a fondée en 2005 pour lutter contre les discriminations touchant les jeunes issus de l’immigration. DéClik oeuvre également à la prévention de la toxicomanie et du décrochage scolaire, avant qu’il ne soit trop tard. Samira rêve d’une Belgique où il n’y aura pas de citoyens de seconde zone. L’affaire de son frère Nordin lui sert de levier dans ses actions de tous les jours.

(JPG) Déjà, pour ne pas abandonner tout le terrain aux média qui, d’après elle, diabolisent l’immigré à la moindre occasion, elle a écrit : « Mon frère n’est pas "l’ennemi public n° 1" ». Un livre qui se veut un cri contre la discrimination qui a gâché la vie de Nordin. Ce dernier a écopé de cinq ans de prison pour vol avec armes factices en 1998. Il s’est évadé en 2000 avant d’être arrêté après une poursuite mouvementée dans les rues de Bruxelles.

Peu après, il parvient encore à fausser compagnie aux forces de l’ordre pendant son transfert. Il sera récupéré trois mois plus tard. En 2001, il s’évade de la prison de Nivelles grâce à l’aide de son frère qui se fait passer pour lui. Sa cavale dure trois semaines...

« Chaque fois, les faits sont relatés avec un excès de sensationnalisme par la presse et principalement par « La Dernière Heure ». Jamais mon frère n’est présumé innocent : au contraire on se plaît à lui imputer tous les braquages avec violence réalisés pendant ses cavales », se plaint Samira Benallal dans un message, de rappel, qu’elle a adressé aux candidats aux législatives belges.

Nordin finit en 2004 par écoper de 12 ans de prison et 27 ans de réclusion criminelle pour des délits de droits communs. Ce qui a révolté sa sœur et l’a inspirée pour écrire : « Mon frère n’est pas l’ennemi public numéro 1 ».

« Mon frère n’avait jamais été condamné pour des faits de sang. Il n’a jamais, personnellement, tiré ou blessé des victimes de braquages. Ce costume taillé par les média, lui a, j’en suis sûre, porté préjudice », insiste Samira Benallal. Et d’ajouter : « Mon frère est un cas réel et contemporain de violation des droits de l’Homme.

L’objectivité impartiale de la Justice fut en effet compromise par la médiatisation exagérée dont il fut victime ». A fortiori, selon S. Benallal, « la justice d’aujourd’hui stigmatise les jeunes issus de l’immigration. A délits identiques, les jugements sont plus sévères pour eux ».

Et de conclure : « Je voudrais que le parcours de Nordin serve de leçon à tous : jeunes, parents, juges, policiers, enseignants pour qu’ensemble nous réfléchissions à la manière d’éviter que d’autres vies ne soient gâchées ».

Outre le « cri de cœur » adressé aux candidats aux législatives, Samira Benallal vient d’adresser, sur le même sujet, une lettre à S.M Mohammed VI. « Nordin est Belge. Il reste aussi Marocain », rappelle-t-elle.

Le Reporter - Mohamed Zainabi

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