En considération de votre expérience, de votre droiture et de plu sieurs autres qualités que nous te connaissons, nous avons décidé de te nommer à la tête d’un organisme qui nous est cher et qui est d’une extrême importance pour l’avenir du Maroc aux plans économique et social, à savoir la Caisse nationale du crédit agricole.
Tu n’es pas sans savoir l’importance de cette caisse, non seulement au niveau financier mais également au plan social, pour la majorité des habitants de ce paisible pays. La catégorie des agriculteurs nous est particulière ment chère, sachant que depuis les temps anciens, depuis que le Maroc a constitué un Etat jouissant de souveraineté et d’indépendance, soit depuis plus de mille ans, c’est au sein de, cette catégorie que se recrutaient ces soldats, ces héros et ces combattants pour la cause de Dieu et de la patrie qui défendaient leurs frontières et l’intégrité de leur territoire. Ils ne sont, depuis lors, jamais départis de cette conduite et l’ont encore démontré lors du dernier combat pour la libération que le Maroc a connu durant les années cinquante. Ils continuent du reste à être l’exemple du Marocain attaché à son pays, épris de son travail et dévoué à sa terre. Nous devons donc être à leur service comme ils l’ont été eux-mêmes au service des responsabilités qu’ils assumaient des siècles durant. Le Maroc se doit de traduire dans la réalité, la position d’avant-garde qu’ils occupent dans le tissu national ainsi que dans l’histoire du Maroc, son présent et, par la grâce de Dieu, son avenir.
Si tu parviens à cerner ce cadre historique, humain, social et économique, - ce dont nous sommes certain -, tu trouveras, nous en sommes convaincu, les moyens à même de permettre l’accompagnement quotidien de cet agriculteur et producteur, qu’il appartienne à la catégorie des petits, moyens ou grands exploitants, nous sommes convaincu également que la Caisse nationale du crédit agricole deviendra un instrument de la nouvelle politique que nous voulons suivre dans ce domaine et qui consiste en premier lieu à encourager le producteur et non pas le consommateur, car nous ne voulons pas devenir une société de consommation.
L’époque que nous vivons et les étapes que nous allons entamer sont celles de l’encouragement de la production et de la compétitivité. Elles favorisent l’aptitude à être concurrentiel sur les marchés où tout au moins à se rapprocher le plus possible de l’autosuffisance.
Il s’agit donc d’accompagner l’agriculteur, de le conseiller, de l’orienter et de l’assister en matière d’investissement, de l’aider à se maintenir sur .sa terre afin qu’il ne vienne pas constituer un fardeau pour les villes et, en fin de compte, de lui donner la place qui lui revient dans l’économie de ce pays et ce, à travers son encourage ment d’abord en tant que producteur.
Nous sommes convaincu que- tu trouveras auprès de notre gouverne ment dans son ensemble, et en particulier auprès de notre ministre de l’Agriculture qui est ton chef hiérarchique direct, la compréhension nécessaire, et que vous placerez cette institution - qui n’est pas uniquement une institution financière - sur la bonne voie pour qu’elle puisse s’atteler, dans les plus brefs délais, par la grâce de Dieu, à l’accomplissement de sa mission dans tous les domaines que nous t’avons énumérés.
Nous implorons Dieu le Très-Haut de t’assister et de couronner tes actions de succès."
29/09/1997
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