Cette institutrice de plus de 20 ans d’expérience professionnelle a envoyé une lettre ouverte à ses collègues enseignants sur le sujet, rapporte Midi Libre. Dans cette correspondance, elle étaye son argumentation.
« Notre relation à nos élèves et à leurs familles pour que Samuel Paty ne soit pas mort pour rien ? J’y pense depuis des jours et une foule de souvenirs de détails, de situations me reviennent à l’esprit. Face à la montée de l’idéologie islamiste, nous faisons trop souvent – et je m’inclus dans ce ’nous’ -, preuve d’un manque de lucidité, voire d’une attitude de déni coupable », explique-t-elle.
Elle évoque des faits récents : les journées de sorties scolaires où sur une classe de trente enfants, vingt steaks hachés du midi sont jetés à la poubelle parce que la viande n’est pas halal. Autre fait : un jour, une mère est venue inscrire son enfant et aurait refusé de serrer la main du directeur parce que c’était un homme.
« L’islam est une grille de lecture tellement forte que l’humanisme, la République et ses lois n’ont pas de poids dans les pratiques quotidiennes, fait-elle remarquer. Je ne veux condamner personne, mais je me dis que la bienveillance n’est pas l’acceptation de tout. La peur de passer pour des fachos nous pousse à arrondir les angles ».