Le député d’origine marocaine avait été éclaboussé par une affaire d’abus de confiance, pour laquelle il avait été condamné en 2019 par le tribunal correctionnel de Rennes. Selon le tribunal, l’homme avait utilisé la carte bancaire de l’association d’insertion qu’il dirigeait, à des fins personnelles. Mustapha Laabid reconnaît « globalement des erreurs, peut-être même des fautes », rapporte Sud Ouest.
Mais il signale que les enquêteurs ne sont pas dans le vrai en ce qui concerne le montant indiqué. Comme en première instance, il assure au cours du procès en appel, qu’il n’a pas eu la volonté de détourner l’argent.« Ça voudrait dire que je l’ai fait sciemment et dans le but de me nourrir. Ce n’est pas le cas ». À l’époque des faits, il était un salarié de la Fondation agir contre l’exclusion et gagnait « un peu moins de 3 000 euros par mois ».
Au lendemain de son élection comme député, le Collectif Intermed est dissout. Les enquêteurs mettent en évidence plusieurs cas d’irrégularités. L’association n’a plus rien dans la caisse, alors qu’elle a reçu 96 000 euros de subventions publiques entre 2015 et 2017. Pourtant pas de traces d’événements organisés. Aucune trace sur les réseaux sociaux, sur les comptes bancaires, sur l’ordinateur perquisitionné. « Si j’avais pris un comptable, je ne serai pas là, devant vous », se défend-il, s’excusant encore d’un « manque de rigueur »., indique le journal.
Le député dénonce un acharnement. « C’est très vexatoire d’entendre aujourd’hui que l’association n’a jamais fait le job. Il n’y a pas un seul élu à Rennes, ni un seul acteur associatif qui ne connaisse mon travail et mon nom. ». Mais l’avocat général ne s’est pas laissé émouvoir par les arguments de l’élu. Éric Sévère-Jolivet, relève qu’il est « choquant que des fonds à vocation sociale soient détournés de leur objectif pour terminer dans la poche de l’intéressé ». Il souligne qu’« aucun remboursement n’a été effectué ». Il espère que les juges le suivront dans sa réquisition qui est de 6 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende, et 5 ans d’inéligibilité.
Selon la même source, l’avocat de la défense, Julien Delarue, dénonce une procédure biaisée, teintée d’une « volonté de faire un exemple ». Il demande que les juges ne prononcent pas de peine d’inéligibilité.