Canal+ a confirmé cette semaine que la série « Terminal », projet de l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze, suivra la lignée de la célèbre série « H » qui a connu un très gros succès au début des années 2000.
Depuis quelques jours, le débat s’enflamme sur les nouveaux cahiers de charge des médias publics. L’initiative a été lancée par le jeune ministre afin d’améliorer la qualité du produit audiovisuel marocain. Depuis, une joute entre plusieurs intervenants a vu naissance et gagne quotidiennement en ampleur entre certains responsables de 2M et El Khalfi.
Je ne discuterai guère du contenu des cahiers de charge. Quand on constate le contenu diffusé par nos chaines publiques, on n’a qu’une seule conclusion : ces chaines ne parlent ni l’arabe, ni le français, elles parlent leur langage à elles.
L’une diffuse la couverture la plus soporifique et la plus propagandiste des activités royales, suivie d’un journal qui relate des événements choisis au soin et voulant faire véhiculer que « le Maroc est le plus beau pays du monde » à tout prix. Juste après, vous vous retrouvez avec une recette pour bien préparer vos épinards, des histoires d’amour turques ou mexicaines doublées à la darija de la manière la plus débile qui puisse exister, saupoudrez le tout par des talk-shows de figuration et vous obtenez un drôle de mélange.
On nous parle d’indépendance des médias du pouvoir exécutif … Sérieusement, depuis quand nos chaines nationales invitent-elles les opposants aux débats télévisés, depuis quand discute-t-on de la politique du pays ouvertement et sans glorifier le régent, sa bonne gouvernance et ses glorieux pas ? Le black-out médiatique auquel faisaient face les marches du 20 février reflétait-il cette indépendance des médias ? Appelez-vous la censure et le montage des interventions devenus monnaie courante au sein des journaux télévisés du professionnalisme ?
En plus de cela, Sitail et Laaraichi déclarent vouloir sauvegarder le multilinguisme de 2M. À ce que je sache, une chaine nationale est censée mettre en avant la langue nationale, la darija. Certes la langue française est présente au sein de la société française, que l’apprendre et la maitriser est une nécessité, mais sans négliger pour autant l’arabe : le dialecte et le classique. Ce qui est le plus désolant c’est de voir ces responsables caduques user de ses arguments et s’autoproclamer les défenseurs de la modernité et de l’ouverture. Où était toute cette vivacité messieurs et mesdames lorsque vous vous moquiez du spectateur marocain ? Qu’il est noble de votre part de porter l’étendard de la liberté de l’audiovisuel et de combattre « les idées arriérées » … Surtout lorsqu’on est invité par coup de téléphone à crier et à manifester votre professionnalisme. De qui se moque-t-on en fin de compte ?
J’avais écrit un article reflétant l’état des médias marocains il y a une année, la situation est restée la même depuis. Aujourd’hui c’est une question de face-à-face entre le PJD et les forces de l’ombre. Je diffère largement avec la politique, la vision et les idées du PJD, mais cette affaire dépasse largement ce cadre. Elle reflète la confusion qui règne sur les centres de pouvoir. La nouvelle constitution accorde des bribes de pouvoir au gouvernement, c’est à lui d’en user pour appliquer son programme et de défendre sa vision pour laquelle il a été élu et pour laquelle il rendra des comptes.
Voyons ce que donnera cette affaire avec les hypocrites télécommandés qui tournent autour, le bras de fer entre le ministre et ses opposants et surtout les médias marocains qui attendent une réforme des plus urgentes …
Mahdi Zahraoui
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