La Londonienne d’origine pakistanaise et marocaine Mariah Idrissi, premier mannequin en hijab à prendre part à une campagne publicitaire, se dit persuadée que malgré certaines pressions, la mode pudique va continuer à se développer.
Le nouveau maire Front National de Mantes-la-Ville, dans le département des Yvelines (78) en France, veut bloquer le projet de construction d’une nouvelle salle de prière, projet qui a pourtant été accepté par l’ancienne municipalité.
Selon Cyril Nauth, le nouveau maire FN de Mantes-la-Ville : « Nous sommes hostiles à ce projet et nous dénonçons le coup politique de l’ancienne maire (Monique Brochot du PS) pour s’attirer le vote communautaire des musulmans ».
Abdelaziz El Jaouhari, Président de l’Association des musulmans de Mantes-Sud (AMMS), précise que les musulmans n’ont droit, depuis 2002, que d’un pavillon d’une capacité de 300 personnes, un pavillon « qui n’est pas aux normes ». Ledit pavillon est loué à la ville.
Le conseil municipal décide alors, en 2013, d’acquérir le bâtiment de l’ancienne trésorerie de la ville, puis de le vendre à l’AMMS pour aménager un nouveau lieu de culte pour les musulmans. La nouvelle salle aurait environ une capacité de 700 personnes. L’association couvrirait le coût d’achat, pour un montant aux alentours de 650 000 euros.
Tout le monde était donc d’accord, sauf que l’achat n’a pas été officialisé avant les élections municipales, qui ont vu la victoire du FN à Mantes-la-Ville.
Lors de sa campagne, le nouveau maire, alors candidat, avait promis de s’opposer au projet de la nouvelle salle de prière. C’était devenu un argument électoral. Cyril Nauth parlait alors de problèmes de stationnement qu’occasionnerait cette nouvelle salle de prière, mais aussi la crainte que l’association ne pourrait peut-être pas rassembler la somme pour acheter les locaux.
Il faut noter que l’ancienne mairie socialiste avait déjà signé la promesse de vente, avant l’élection de Cyril Nauth. Selon les juristes, le vendeur ne peut se rétracter après avoir ratifié un tel document.
Bernard Dolez, professeur de droit public à l’université de Lille-II et de Paris-XII, contacté par le journal Le Monde, déclare à ce sujet : « Si la ville ne souhaite plus réaliser la vente, une demande d’exécution forcée de la vente a peu de chances d’aboutir ». Mais, selon le journal, la ville pourra alors être condamnée à verser des dommages et intérêts à l’AMMS, ceci aux frais des contribuables.
Cela n’effraie nullement le nouveau maire qui répond à cela : « On va voir ce que ça peut coûter, mais pour respecter l’électorat mantevillois, on est prêts à payer cette somme, qui ne sera pas indécente, je pense ». A la guerre, comme à la guerre, dit-on. Ce dernier ajoute : « Nous allons étudier toutes les possibilités juridiques et légales pour que le projet n’aille pas à son terme. Nous avons demandé un délai d’un mois, jusqu’à la mi-mai, pour étudier le projet. S’il n’est pas possible d’y mettre un terme, on se soumettra à la loi mais rien n’est fait pour l’instant ».
Cet acharnement du nouveau maire pour que la ville ait une nouvelle salle de prière étonne le président de l’AMMS. En effet, Abdelaziz Jaouhari conclut : « A part pour nous discriminer, je ne vois aucune raison de s’opposer à ce projet, déplore Albelaziz El Jaouhari. Nous sommes attachés à la construction d’une salle de prière digne de ce nom depuis 25 ans. Les autres cultes disposent de lieux, je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour nous car le pavillon que nous occupons actuellement va être démoli. »
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