"Le djihadisme français" de l’enseignant à Science Po, est une enquête réalisée sur cinq ans au cours de laquelle, 80 djihadistes ont été interrogés, notamment dans les prisons.
Au micro de La Première, Hugo Micheron a expliqué le rôle prépondérant joué par Molenbeek, dans la radicalisation des auteurs des attentats de Paris et de Bruxelles, et de nombreux autres djihadistes, ces dernières années.
"Cinq ans après la tuerie de Charlie Hebdo au massacre de Bataclan, ce livre demeure le premier récit sur le fond du processus, qui a vu croître le djihadisme français. Ce mouvement, né dans les cités enclavées des banlieues populaires, a conduit ses membres à passer par le califat de Daech au Levant jusqu’aux prisons de l’hexagone", a-t-il fait savoir.
L’auteur adopte la thèse selon laquelle Molenbeek a été l’épicentre européen du djihadisme. L’islam a été favorisé, non seulement par les imams venus de l’Arabie Saoudite, mais aussi par la littérature salafiste en français qu’on ne trouve nulle part ailleurs en Europe. "Les autorités doivent agir en mettant les moyens", a-t-il insisté.
Contacté par RTBF, la bourgmestre de Molenbeek, Catherine Moureaux, par l’entremise de son porte-parole, Rachid Barghouti, a déclaré n’avoir pas lu ce livre. "Certaines personnes de Molenbeek sont parties en Syrie ; mais de là à dire que le point de départ est Molenbeek, c’est une analyse un peu courte. On n’a pas lu le livre ; donc, peut-être qu’il est plus nuancé", a-t-il signalé.