La Direction Générale des Impôts (DGI) vient de dévoiler son guide fiscal pour l’année 2023 à destination des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
En élisant Mohamed M’Fadel à la tête de la commune de Mohammédia, ses habitants font le choix de l’audace. En effet, c’est la première fois qu’un ex MRE est élu, à l’issue d’un scrutin local. Et le nouveau « raïss » (président) est conscient du poids qui pèse sur ses épaules car on attend beaucoup de cet homme qui a su se faire une réputation dans cette ville qui compte près de 300.000 habitants.
Pourtant, au départ, rien ne destinait M’Fadel à faire de la politique. Lui, ses priorités c’étaient plutôt les affaires et notamment la promotion immobilière. Et c’est l’arrivée du Parti authenticité et modernité (PAM) qui l’a fait changer d’avis. « Le PAM, en apportant un discours nouveau, a comblé un vide. Jamais, je ne me serais impliqué sous une autre bannière car les partis traditionnels ne savent plus séduire », dit-il. Inconnu de la scène politique, Mohamed M’Fadel est toutefois une personnalité locale.
Depuis le milieu des années 80, le groupe immobilier qu’il a créé avec ses frères a, certainement, fait travailler une bonne partie de la ville. Enfant de la seconde génération d’émigrés en France, M’Fadel est un battant. Autodidacte, il est parti de rien.
Levé tous les jours à 5 heures, il a travaillé dur pour réussir. En 1983, c’est le choc quand la région française et la ville (Dreux), où il a grandi, sont gagnées par la xénophobie. Il décide alors de rentrer au pays natal. Et il tirera beaucoup de leçons de cet évènement. « Chaque citoyen doit s’impliquer, d’une manière ou d’une autre, dans sa ville pour éviter que les extrémistes de tous bords ne prennent la place », affirme-t-il. C’est pourquoi aujourd’hui il considère que Mohammédia lui a beaucoup donné et que c’est son devoir de lui rendre la pareille. Aussi a-t-il pris la décision de lever le pied des affaires pour se consacrer à l’intérêt général de ses concitoyens. M’Fadel a du pain sur la planche.
Le nouveau président de commune hérite en effet de dossiers compliqués : assainissement, voirie, habitat, urbanisme, etc. « Nous allons lancer un audit pour évaluer la situation de la ville et ses besoins », explique-t-il. La démarche est ambitieuse. Mais la gestion de la chose publique est un exercice difficile. Par conséquent, M’Fadel va s’entourer de professionnels de la gestion, de la communication. Mohammédia est une ville jeune qui a des prétentions nationales voire internationales. Le maire a déjà des idées de jumelage et de partenariat avec des grandes villes du monde. Mais avant tout, il sera question de proximité avec les gens, avec les dossiers de la ville. Mohamed M’Fadel a six ans pour le prouver et il espère ne pas décevoir ses électeurs.
Source : L’Economiste - Fatima EL OUAFI
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