Face à la caméra, le jeune Marocain Mohammed, a déclaré : " je suis un de ces enfants que vous appelez MENA (mineur étranger non accompagné) ». A 14 ans, Mohammed a quitté le Maroc à bord d’une embarcation de fortune, pour l’Espagne, abandonnant parents et amis pour "trouver un avenir meilleur".
Une fois sur le sol espagnol, le jeune marocain déchanta. " Quand je suis arrivé, je ne parlais pas la langue. Les jeunes comme moi m’insultaient et se moquaient de moi. Je me sentais très mal (...) les gens me regardaient comme si j’étais un insecte" a-t-il indiqué à H24info.
Depuis un certain temps, la polémique sur les mineurs non accompagnés en Espagne prend de l’ampleur. Samedi dernier, un groupe néonazi a manifesté, scandant "MENA hors de nos rues". L’occasion pour le jeune Marocain d’interpeller la conscience des jeunes invités dans le studio. " (...), avant de juger une personne pour sa couleur de peau, sa race ou l’argent qu’elle possède, vous devriez vous mettre à sa place. Il a poursuivi : " si vous aviez été à ma place, à 14 ans, auriez-vous pu quitter vos proches pour chercher un meilleur avenir ?".
Le gouvernement espagnol a annoncé que chaque mineur marocain à rapatrier fera l’objet d’analyse, en vertu de la loi qui prévoit que les membres de la famille ou les services de protection de l’enfance soient localisés pour en être tenus responsables, avec pour le mineur, le droit d’être entendu au cours de la procédure judiciaire, a indiqué la même source.
Les gouvernements espagnol et marocain, cherchaient une solution à ce sujet depuis des années. En avril 2019, en se basant sur un accord signé entre Rabat et Madrid en 2012, un processus de rapatriement des mineurs marocains non accompagnés avait été lancé, rappelle la même source.