La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Une trentaine de migrants clandestins originaires du Sénégal, Cameroun, Guinée et Mali auraient été reconduits à la frontière entre le Maroc et l’Algérie où ils ont été laissés, apparement, sans nourriture ni eau.
Dans un communiqué, le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (Gadem), qui cite certains de ces migrants, parmi lesquels 12 enfants, affirme qu’ils sont bloqués dans le no man’s land entre le Maroc et l’Algérie.
Un migrant confie qu’il a été arrêté le 2 mars dernier par la police alors qu’il se trouvait à un arrêt de bus. Conduit d’abord au commissariat pour un contrôle d’identité, il est ensuite transféré dans un camp près de la frontière algérienne avant d’être déposé au no man’s land. « Je n’ai pratiquement rien mangé depuis 8 jours et je me bats pour trouver de l’eau », a-t-il déclaré.
Une histoire équivalente est racontée par un autre. Vivant depuis un an à Oujda, il avait été interpellé le 8 mars dernier. Après deux jours dans une caserne, il est transféré avec un autre groupe de migrants le vendredi 10 mars dernier par les Forces auxiliaires et parfois, dit-il, sous la menace d’être tabassés s’ils revenaient.
D’autres encore affirment avoir été battus par les forces de l’ordre et un autre explique avoir été « tailladé avec des lames tranchantes au visage ».
Parmi les personnes arrêtées, se trouvent des migrants ayant fait une demande de régularisation au Maroc. Les autorités ont lancé il y a quelques mois la deuxième phase de régularisation massive qui a permis à 18.000 migrants d’obtenir des papiers en règle.
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