Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en septembre.
Au Maroc, l’instant était solennel ce mardi. Les chrétiens, venus nombreux, ont célébré la messe de minuit pour commémorer la naissance de l’enfant Jésus, dans la foi et le recueillement à la cathédrale Saint-Pierre, siège de l’archidiocèse de Rabat.
Peu avant la messe, le père célébrant a salué le rôle que joue le Maroc dans la cohabitation des trois religions monothéistes, avant de faire part de sa joie de voir autant de chrétiens manifester leur chrétienneté en terre d’Islam. " Votre pays est signifiant ", a-t-il déclaré. Le père Daniel Nourissat a aussi rappelé dans son homélie la naissance du Christ, "Roi de l’univers", prônant "l’amour et la paix".
Les chrétiens cachaient à peine leur joie de communier, dans la même foi et la même espérance, en la miséricorde d’un Dieu sauveur. C’est le cas de ce couple de touristes canadiens qui a déclaré, à l’issue de la messe, qu’ils étaient "ravis de pouvoir célébrer la fête de Noël dans un pays où règnent la tolérance, la paix et la stabilité". D’autres célébrations eucharistiques ont eu lieu à Marrakech, Agadir, El Jadida, Tanger, Casablanca en l’église Notre Dame de Lourdes, construite en 1954 et classée au patrimoine culturel national, rapporte article19.ma
Le Maroc compte 30.000 chrétiens, dont 20.000 catholiques et 10.000 protestants. L’histoire du christianisme au Maroc est ancienne et reste marquée par quelques batailles internes entre les territoires sous domination espagnoles et ceux sous domination française. Le pape Pie XI coupera la poire en deux par la création de deux Vicariats apostoliques : l’un ayant son siège à Rabat, pour la zone française, et l’autre à Tanger, pour la zone espagnole et la zone internationale de la ville.
En 1923, les deux églises avaient des instructions strictes pour éviter le prosélytisme. La neutralité de l’Église sera mise à mal, lorsque l’évêque de Rabat, l’archevêque Lefèvre, soutenu par le sultan Mohammed V, publie une lettre soutenant les efforts d’indépendance du Maroc.
Après le départ massif des chrétiens du Maroc entre 1975 et 1990, de nombreuses congrégations religieuses et la majorité des églises ont été fermées. Mais fort heureusement, sous l’impulsion du Concile Vatican II, l’œcuménisme s’est développé entre les Églises anglicane, orthodoxe, catholique et évangélique. Le Conseil des Églises chrétiennes au Maroc fut créé, et en 2012, l’Institut Al Mowafaqa vit le jour.
Aujourd’hui, l’Église doit sa vitalité aux milliers d’étudiants subsahariens venus poursuivre leurs études au Maroc, rapporte la même source.
Ces articles devraient vous intéresser :