« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.
Après la Belgique, l’Espagne pourrait bientôt accorder le droit de vote aux étrangers qui résident légalement dans ce pays. Si l’on en croit le journal « El Pais », les socialistes espagnols et leurs alliés de la coalition écolo-communiste IU-ICV présenteront cette semaine une proposition de loi pour que les étrangers puissent voter aux élections municipales de 2007.
La mesure, dont pourront bénéficier les étrangers en possession d’une carte de séjour, pourrait concerner près de deux millions d’immigrés non communautaires, dont plus de 500.000 Marocains.
La proposition de loi qui sera présentée « probablement jeudi », selon une porte-parole des socialistes au Congrès des députés, demandera au gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero de signer des accords avec les pays qui ont le plus de résidents en Espagne.
Rappelons que le gouvernement socialiste avait, l’an passé, décidé de régulariser 600.000 clandestins. Originaires du Maroc, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, ils jouent désormais un rôle économique clé dans les secteurs du bâtiment ou de l’agriculture, où ils reprennent les postes de travail manuel délaissés par les Espagnols.Emboîtant le pas de l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, le Portugal, l’Italie, la Grèce, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont également mené des processus de régularisation.
Plus encore, la Belgique vient d’accorder, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le droit aux étrangers non européens de voter aux prochaines élections communales du 8 octobre. Selon les derniers chiffres rapportés par les médias belges, quelque 10.578 non européens sont inscrits sur les listes électorales pour les régions de la Wallonie, la Flandre et Bruxelles, contre 93.750 européens.
En Italie, deux semaines après la régularisation de 350.000 travailleurs clandestins, le gouvernement Prodi a ouvert la voie à des naturalisations massives en réduisant de dix à cinq ans le délai de résidence nécessaire pour obtenir la nationalité italienne. D’ici 2008, jusqu’à 1,5 million d’étrangers présents dans la péninsule pourraient théoriquement obtenir la citoyenneté italienne, selon une estimation de l’organisation catholique Caritas, très active auprès des communautés d’immigrés.
Le gouvernement de Romano Prodi, entré en fonction au mois de mai, prévoit également que les enfants nés en Italie de parents étrangers pourront accéder à la citoyenneté à leur majorité (18 ans), à condition qu’un des deux ascendants ait résidé légalement sur le territoire depuis cinq ans au moment de la naissance.
Il avait déjà opéré un revirement libéral dans sa politique d’immigration, en ouvrant les quotas d’entrée sur son territoire à 517.000 travailleurs étrangers pour 2006, et non 170.000 comme prévu par le gouvernement sortant de Silvio Berlusconi.
Pour sa part, le gouvernement portugais vient d’approuver en Conseil des ministres un projet de loi portant sur la régularisation des immigrants. Cette loi propose de délivrer des visas temporaires pour les ressortissants originaires de pays non membres de l’Union européenne et désireux de venir travailler au Portugal.
Ces démarches de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de la Belgique, à contre-courant du durcissement des politiques en Europe, semblent irriter plusieurs capitales, qui ont déploré un manque de concertation, bien que celles-ci n’informent pas davantage leurs partenaires lorsqu’elles modifient leurs législations dans un sens restrictif, comme au Royaume-Uni.
Ce pays recevait hier, pour concertations, le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy qui a confirmé mardi son intention de régulariser la situation d’environ 6.000 parents et élèves sans papiers, sur les 30.000 ayant demandé à pouvoir rester en France dans le cadre d’une procédure exceptionnelle.
La réaction des associations de défense des droits des sans- papiers ne s’est pas fait attendre.
« Les mobilisations vont reprendre autour des familles déboutées de la circulaire du 13 juin, mais aussi autour des jeunes majeurs scolarisés, exclus de cette opération de régularisation », réplique le réseau Education sans frontières.
El Mahjoub Rouane - Le Matin
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