Les tensions observées depuis quelque mois dans les deux enclaves (Ceuta et Melilla) se sont exacerbées au cours de cette semaine. La fermeture, par le Maroc, du portage dans les deux villes en est la raison principale.
Le portage n’existe plus à Ceuta. Cette décision n’a pas épargné les Marocains des régions proches. Dans un sens (marocain) comme dans l’autre (espagnol), même les produits de première nécessité sont interdits. Cette situation d’embargo engendre une pénurie et un renchérissement des prix, fait observer le site elespanol.com.
A Melilla, la situation est la même. Le portage n’existe plus. Ici, le blocus n’est pas encore définitif, par crainte de manifesations. De fait, le Maroc a plus peur de la réaction à Melilla qu’à Ceuta, en raison de la rébellion dans la région du Rif, écrit le journal. Pour cela, le royaume ne peut ordonner aux autorités de fermer la frontière, comme c’est le cas à Ceuta.
Tout ceci contrarie les efforts consentis par le Maroc. Le royaume s’est engagé dans le développement et le commerce dans le nord de la Méditerranée. Aux nouveaux grands ports Tanger Med et Beni Ensar (Nador), se sont joints les aéroports récents de Cherif Al Idrissi à Alhoceima et Al Aroui à Nador.
Au nombre des raisons de la pression du Maroc sur Ceuta et Melilla, il y a la situation en Catalogne en Espagne, que le Maroc voit comme une opportunité. Ensuite, le pays est désormais autosuffisant avec les réalisations d’infrastructures consenties dans la zone frontalière avec l’Espagne. Puis, le royaume chérifien tient à fragiliser Podemos, le partenaire de la coalition du premier ministre espagnol, Sánchez, qui défend la cause sahraouie et les manifestations sociales dans le Rif. Il y a aussi que le cas du parti d’extrême droite Vox, qui appelle de tous ses voeux à faire pression sur le royaume. Enfin, le Maroc veut maximiser ses très bonnes relations avec Washington et Londres, au détriment de l’Espagne, écrit le journal.
À noter que la frontière commerciale de Melilla est fermée depuis le 1ᵉʳ août 2018, et que le royaume du Maroc n’a jamais reconnu la souveraineté espagnole sur Ceuta (Sebta) et Melilla, qu’il considère comme deux "villes occupées".
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