La hausse des prix du gasoil atteint, pour la première fois, 1 DH, à cause notamment de la volatilité des prix du baril de brut, accentuée par la guerre en Ukraine, rapporte L’Économiste. De quoi susciter des réactions de la part des organisations de gérants et propriétaires de stations-service. La Fédération nationale des propriétaires et gérants de stations-services appelle le gouvernement à mener des « réflexions sérieuses et à prendre des mesures concrètes », dans le sens d’une nouvelle politique en termes de gestion des approvisionnements en hydrocarbures, le stock stratégique de sécurité… Cette politique ne doit pas compromettre les équilibres financiers. « Depuis des années, nous avions mis en garde contre ce genre de situations, a déploré Houcine El Yamani, SG du Syndicat national du pétrole et gaz relevant de la CDT. La libéralisation du secteur a eu lieu à un moment où le baril coûtait 50 à 60 dollars. Aujourd’hui, le baril dépasse de loin les 100 dollars. Du coup, l’impact est de plus en plus important sur le consommateur ».
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Pour lutter contre la flambée des prix des carburants, ce syndicat appelle au retour immédiat « de la subvention de l’État sur le carburant au bénéfice de l’ensemble des consommateurs » et préconise des amendements dans le sens d’un retour à la structure des prix de vente des produits pétroliers. Le Syndicat national du pétrole et gaz appelle par ailleurs à « la réactivation immédiate du raffinage au sein de la Samir ou encore le recours aux pleines capacités de stockage et de traitement de la raffinerie de Mohammedia ». La suspension de l’activité de l’unique raffinerie du pays a entraîné une baisse importante des stocks de produits pétroliers, avec la difficulté de contrôler et d’assurer la qualité et les flux d’approvisionnement, a-t-il précisé. Selon Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, la reprise des activités de raffinage et de stockage de la Samir ne peut être envisageable, car la raffinerie « fait l’objet d’une procédure de liquidation judiciaire. Le gouvernement va interagir en fonction des décisions de justice ».
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D’autres gérants et propriétaires de stations-service ont appelé l’Etat à reconsidérer les taux d’imposition sur les hydrocarbures, notamment la TVA et la TIC, tout en sommant les distributeurs à réduire considérablement leurs marges bénéficiaires « encore excessives et démesurées ». Sur cette question, le porte-parole du gouvernement a expliqué que le prix du gasoil ne comprend pas les marges bénéficiaires ni les taxes (NDLR : TIC et TVA).