Le décret de nomination de Lamri a été publié au Journal officiel de l’État (BOE) du 23 août. Le fonctionnaire espagnol s’est rendu à Tétouan début septembre pour prendre service au consulat espagnol avec son passeport diplomatique. Mais le Maroc a refusé de reconnaître son titre de séjour et son statut diplomatique, ont indiqué des sources diplomatiques à The Objective.
« Le Maroc considère qu’un binational ne peut pas avoir d’accréditation diplomatique dans ce pays et c’est ce qui s’est produit en l’espèce », a reconnu le ministère espagnol des Affaires étrangères, précisant que, par principe de réciprocité, l’Espagne aussi ne reconnaît pas l’accréditation de ressortissants espagnols à Madrid, surtout pas à des postes aussi sensibles comme la gestion des visas.
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C’est grâce à ce véto par exemple que l’actuelle ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a dû renoncer à sa nationalité espagnole avant de rejoindre le poste à Madrid. Son frère, Fadel Benyaich, à qui elle a succédé, a dû faire de même pour être ambassadeur du Maroc en Espagne entre 2014 et 2018.
Dans le cas de Lamri, personne n’a su pour sa double nationalité au ministère des Affaires étrangères. Ses parents sont marocains et un Marocain « ne peut pas renoncer à sa nationalité », même s’il en a acquis une autre, explique-t-on. L’intéressé, qui n’a pas encore accumulé deux ans d’expérience au ministère, « s’est vu attribuer un autre poste », précisent les mêmes sources, annonçant sa nomination au même poste au consulat général de Manille (Philippines).