Les magistrats marocains doivent se méfier de Facebook
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Le torchon brûle entre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et le Club des magistrats du Maroc au sujet des procédures disciplinaires. Ce club dénonce un acharnement contre ses membres poursuivis pour des publications sur les réseaux sociaux et appelle par la même occasion au respect de la liberté d’expression.
« L’objectif des procédures en question est de cibler le Club des magistrats du Maroc et ce, pour sa ligne réformiste claire consistant à nommer les choses par leur nom », a déclaré son bureau exécutif lors d’une réunion tenue le 27 novembre. Excédé, le club a publié une note le 28 novembre dans laquelle il charge le CSPJ. Il dit avoir noté avec « grande préoccupation la trajectoire des procédures initiées par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ».
Il dénonce « le retard injustifié » de la procédure portant sur des publications datant de juin 2018 et rappelle que le conseil avait entre-temps mis un terme à cette même procédure. Contre toute attente, cela a repris de plus belle en juillet 2020. Aux yeux du club, les publications incriminées ne portent « aucunement atteinte à l’Institution de la Justice ». Fort de ces constats, les auteurs de la note rappellent les « instructions » du roi Mohammed VI, également président de ce conseil : l’institution a le devoir de « se prémunir, de manière définitive, de tout conflit corporatiste ou électoraliste étroit ainsi que de toute pratique tendancieuse ».
En moins de trois ans d’existence, le CSPJ (son ancêtre était le Conseil supérieur de la magistrature) fait face à sa première crise. Adoptant une position de jusqu’au-boutisme, l’association étudie des actions qui seront exposées devant l’Assemblée nationale qui se réunira en décembre. Elle entend organiser dans les tout prochains jours une conférence de presse afin de mettre en avant « certaines manifestations des contraintes exercées sur l’action associative du Club ». De même, elle veut mettre en place un comité de défense pour assister juridiquement les magistrats poursuivis.
Pour le club, la liberté d’expression des magistrats et leur indépendance sont indissociables. Elle appelle donc l’ensemble des magistrats à « défendre » ardemment leur droit « dans le cadre de la loi ».
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