Ces nombreux appels font suite au retrait du cannabis de la liste des drogues dures lors de sa 63ᵉ session de la Commission des stupéfiants des Nations-Unies (CND) tenue mercredi 2 décembre à Vienne. Les militants associatifs demandent la mise en place d’une réglementation qui permettra d’organiser cette filière, rapporte Al Ahdath Al Maghribia. Aussi, appellent-ils à corriger la perception que certains ont des agriculteurs.
Ces appels ont été lancés pour plusieurs raisons. Les militants rappellent l’histoire de la culture du cannabis dans le Nord du royaume. Ils expliquent que cette culture est un héritage préservé pour des villages entiers depuis des décennies, un métier qui se transmet de père en fils, qui nourrit de nombreuses familles. De plus, seul le cannabis peut être cultivé sur leurs terres, surtout dans des régions comme Ketama, Boukhaled et autres.
Autre raison invoquée : la nécessité pour la population locale de sortir d’une situation sociale délicate. Cette population vit en cachette ces dernières années afin d’échapper aux interpellations et aux poursuites judiciaires. Certains agriculteurs se voient contraints de renoncer à leurs droits les plus élémentaires, comme celui d’avoir une carte d’identité nationale ou tout document administratif.
Les défenseurs de la cause de la légalisation sont persuadés que l’organisation de la filière permettra aux décideurs de se rendre compte que la culture du cannabis profite aux trafiquants plutôt qu’aux agriculteurs souvent considérés comme des "hors la loi".