Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.
L’attractivité du site Maroc dans l’offshoring n’est plus à démontrer. Le pays, selon les résultats d’une étude récente d’Ernst & Young sur l’attractivité telle que perçue par les investisseurs étrangers, « conserve un fort crédit d’image sur l’offshoring tous types d’activités confondues ».
A en croire ce baromètre de l’attractivité : « Le Maroc a un fort crédit d’image, soit 19% du vote des décideurs interrogés. Il est suivi de l’Espagne avec 10% ». Quant à la Tunisie, elle se classe loin derrière avec seulement 2% des votes. C’est sur le créneau des centres d’appels en particulier que l’attractivité du Maroc se renforce de façon significative (33%), contre 10% pour la France et 8% pour l’Espagne…
Au regard de la situation actuelle et des ambitions du Maroc sur ce domaine pointu des nouveaux métiers mondialisés, une analyse s’impose pour plus de visibilité. En effet, une étude récente a été réalisée et a permis de dégager les plus fortes tendances de ce marché, ô combien florissant !
Les opportunités qu’offre le secteur à l’international confortent le choix du Maroc. Sur les 10 prochaines années, les experts prévoient en effet un boom de la demande dans l’offshoring, principalement en provenance de l’Europe continentale. Un marché estimé à 30 milliards d’euros, soit l’équivalent de 337 milliards de DH.
Autre tendance forte de ce business, le développement progressif du BPO des pays anglo-saxons vers des pays francophones et hispanophones. Parallèlement, arrivés à maturité, de nombreux marchés européens enregistrent la délocalisation d’activités de grands groupes (CapGémini, IBM, Accenture…). Des majors à la recherche de nouveaux débouchés. Mais aussi soucieuses de baisser leurs coûts (par un faible niveau de rémunérations notamment). Ce qui ouvre la voie pour des marchés comme le Maroc.
Sur un autre registre, la mise en œuvre de l’ALE Maroc/Etats-Unis ouvre de grandes perspectives et des opportunités non seulement en termes d’exportations mais aussi d’investissements dans les délocalisations. Le pays de l’Oncle Sam étant le premier importateur mondial de services.
Mais le principal atout du Maroc réside surtout dans la grande proximité avec le mégamarché de l’UE. L’argument géographique est de taille. Il confère au pays un positionnement en tant que site d’accueil privilégié pour l’offshoring.
Sans oublier le noyau d’entreprises et d’entrepreneurs ayant développé une expertise métier presque à l’identique de celle en Europe. Il en est de même que pour l’infrastructure de base. Le secteur est aujourd’hui à 100% numérisé. Le développement d’un soft center qui vise la mise en place d’un centre de recherche et de développement de logiciels va davantage booster l’activité. Le complexe de Casanearshore compte trois pôles : NTIC, offshoring et développement de compétences/formation continue.
Le cadre réglementaire n’est pas en reste. De nombreuses mesures incitatives ont été mises en place. Les taux de l’impôt sur le revenu (IR) n’excèdent pas les 20% de la masse salariale. Un avantage accordé à concurrence du chiffre d’affaires réalisé à l’export. Mieux, le Maroc offre une exonération de l’impôt sur les sociétés (IS) sur 5 ans. Au-delà de cette période, les entreprises éligibles peuvent profiter d’une réduction de 5% .
Un effort est également consenti au niveau des droits de douane sur les biens d’équipement (ils sont inférieurs à 2,5%). Le tout accompagné d’un régime administratif assez souple : un guichet unique sur les nouvelles zones, davantage de flexibilité en plus de simplification de procédures. Le plan de développement de cette activité prévoit d’octroyer aux entreprises une contribution aux frais de formation suite à l’embauche et à la formation continue d’une recrue de nationalité marocaine. Le montant de la contribution varie selon les profils et peut atteindre 65.000 DH.
Ceci étant, des experts relèvent déjà un certain nombre de contraintes qui menacent d’ores et déjà le modèle marocain. L’on parle notamment d’insuffisance de la consolidation du marché français. Mais surtout, l’absence d’une stratégie, une politique, voire une entité dédiée à la prospection de nouveaux marchés.
Autre grief et qui n’est pas des moindres, la faible protection de données confidentielles. Ce qui explique en partie la maigre part des investissements off-shoring dans le domaine financier. Une niche importante que le Maroc est appelé à développer. Les premières expériences ont aussi relevé une insuffisance relative de profils maîtrisant les langues de Molière et de Shakespeare.
La concentration des centres d’appels sur l’axe Casablanca-Rabat (82% du total des centres) est à son tour perçue comme étant une contrainte majeure.
Attention à la concurrence !
Si la formule Maroc fonctionne, attention toutefois aux ambitions des voisins maghrébins. En effet, la Tunisie talonne de près le Royaume et affiche l’ambition de grignoter de nouvelles parts de marché. Des experts prévoient déjà l’existence à moyen terme « d’une importante concurrence en provenance de la Tunisie, laquelle connaît actuellement une forte croissance des centres d’appels ». Sur le long terme, la menace devrait venir des nouveaux pays européens.
Par ailleurs, encore une fois, le déficit RH risque de compromettre l’offre Maroc. A court terme, signale-t-on, « la pénurie de profils pourrait profiter à la concurrence qui forme plus d’ingénieurs ». L’on parle notamment de 6 ingénieurs pour 10.000 habitants en Europe de l’Est et 2,5 pour 10.000 habitants en Tunisie. En outre, la tendance haussière des salaires des profils qualifiés ayant acquis de l’expérience au Maroc (en développement informatique, réseautique et gestion des systèmes…) devra profiter plutôt à la concurrence, notamment en Tunisie et dans les pays de l’Europe de l’Est. A rappeler que le Maroc a lancé un programme de formation de 10.000 ingénieurs par an à l’horizon 2010.
Atouts linguistiques
Pour parfaire le modèle marocain de l’offshoring, l’un des défis majeurs que le pays se doit de relever dans les prochaines années porte sur l’apprentissage des langues. Le déficit dans la maîtrise des langues étrangères est important et les profils maîtrisant aussi bien parfaitement le français que l’anglais ne courent pas les rues. Pour consolider l’attractivité du site, il est donc impératif que la majorité des salariés maîtrise au moins deux langues étrangères ou qu’une proportion croissante les pratique au quotidien. Il est donc recommandé aux salariés de ce secteur, même les techniciens d’entre eux, d’améliorer le français professionnel et surtout l’english business, y compris dans le cadre de formations techniques !
Source : L’Economiste - Amin Rboub
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