Dans une dernière opération de charme, ce team de choc, choisi pour refléter les différentes facettes du dossier marocain, ouvert sur de nombreuses cultures. « La présence du président sénégalais va dans le sens de l’africanité de la candidature marocaine alors que celle de l’ancien chef du gouvernement espagnol reflète l’ouverture du Maroc sur le continent et la civilisation européens. Ces deux grands politiques seront avec nous également pour réaffirmer les soutiens de leurs pays à notre candidature », déclare un membre de l’association « Morocco 2010 ». Dans la salle de l’auditorium du siège de la FIFA, seront également présentes dix personnalités à la renommée internationale, non seulement en sport, mais également en culture et en politique. Il s’agit des champions d’athlétisme olympique Nawal El Moutawakel et du monde Hicham El Guerrouj, des deux Ballons d’Or africains Mohamed Timoumi et Baddou Zaki, du meilleur butteur des phases finales de la Coupe du monde, le Français Just Fontaine et du Brésilien champion du monde avec la Seleçao et actuel entraîneur de la sélection du Portugal, Luis Felipe Scolari.
Deux membres du gouvernement marocain, le ministre de l’Equipement et du Transport, Karim Ghallab, le secrétaire d’Etat à la jeunesse Mohamed El Gahs ainsi que l’actrice française Isabelle Adjani seront également du voyage. « C’est comme si on allait jouer une partie de football. Le Maroc sera présent à Zurich le 14 mai avec une très bonne équipe, composée d’excellents titulaires et de remplaçants », fait remarquer le même membre. Aux côtés de ces 15 personnalités, la délégation marocaine sera forte d’une quarantaine de journalistes, représentant des médias nationaux, ainsi que toute l’équipe de Saâd Kettani au sein de l’association « Morocco 2010 ».
A cinq jours de la désignation du comité exécutif de la FIFA du pays hôte de ce grand événement footballistique, les actions de lobbying vont bon train. La fin de semaine dernière a en effet connu plusieurs « raids » des pays candidats, dans leurs ultimes tentatives d’attirer la sympathie des 24 votants. Les grandes personnalités du football mondial, présentes à Kuala Lumpur pour célébrer le 50ème anniversaire de la Confédération asiatique de football (AFC), ont littéralement été prises d’assaut. Le président de la FIFA, Joseph Blatter, a, à cette occasion, réagi au rapport d’inspection rendu public mardi dernier. Vendredi dernier, il a déclaré que « le cœur, ou l’esprit », et pas seulement l’expertise technique, entreront en jeu pour désigner l’heureux élu.
Dans des commentaires qui pourront raviver les espoirs des quatre autres candidats, Blatter a décrit le rapport de la FIFA qui a fait de l’Afrique du Sud le favori, comme un simple document « technique », et a affirmé que la course n’était pas terminée. « Il s’agit d’une élection, et dans une élection les décisions sont prises en grande partie avec le cœur, ou l’esprit, et pas si sûrement en fonction de documents présentés par un groupe », a explique le tout puissant président.
Les observateurs ont été plus attirés par le retrait de la candidature tunisienne que par les festivités qui ont accompagné cet anniversaire. Annoncé par Joseph Blatter qui a déclaré à l’AFP depuis la capitale malienne : « J’ai reçu une lettre de la Fédération tunisienne (FTF), jeudi (…). Dans ce courrier, la FTF m’informait qu’elle serait candidate seulement si sa candidature conjointe avec la Libye était jugée acceptable ». Il a par la suite appelé le président de l’instance tunisienne et lui a expliqué que les statuts de la FIFA « ne prévoyaient pas de co-organisation en cas de candidatures individuelles répondant au cahier des charges ». « Le président Ben Ammar m’a alors répondu : dans ce cas, nous ne serons pas présents à Zurich », a ajouté Le Suisse qui a demandé à son interlocuteur de lui confirmer cette décision par écrit. Mais jusqu’à dimanche, aucune confirmation du retrait tunisien n’est parvenue à la FIFA.
La réponse tunisienne ne s’est pas fait attendre, une source autorisée de la FTF a affirmé samedi à l’AFP samedi qu’« il n’est pas question de retrait, et la Tunisie maintient son dossier de co-organisation ».
Par : Fadoua GHANNAM - Aujourd’hui le Maroc