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Le torchon brûle entre l’Agence urbaine de Casablanca et les architectes. Une enquête menée par les services de l’Agence révèle que plusieurs cabinets traitent plus de 200 dossiers par an. Rappelons qu’il existe près de 1.600 cabinets d’architecture au Maroc. « Et si certains ont du mal à trouver un contrat, d’autres croulent sous les chantiers », confie une source à l’Agence.
Selon elle, « trop de dossiers empêchent les architectes à se conformer à leur cahier des charges et peuvent aboutir à des catastrophes ». Allusion faite à l’effondrement d’un immeuble, en février dernier à Kénitra, et qui a fait 16 morts et 26 blessés. En clair, fini les privilèges et une répartition équitable des dossiers.
« L’Agence essayera de provoquer une réunion incessamment avec le conseil de l’Ordre des architectes pour discuter de ce problème », apprend-on auprès de la direction de l’Agence. Celle-ci n’hésite pas à brandir la menace du blocage des dossiers à son niveau. « Si ce problème persiste, nous envisagerons le blocage des dossiers déposés par les architectes », avance la même source.
Cette annonce fait grincer des dents dans la profession. Même s’il confirme l’existence de cette problématique, Azelarab Benjelloun, président de l’Ordre régional des architectes de Casablanca, estime que la solution ne relève pas des prérogatives de l’Agence urbaine. « Nous disposons de statistiques au niveau de l’Ordre et ce depuis des années déjà. Ce problème concerne la profession et non l’Agence urbaine. Nous réclamons depuis 1995 un contrôle efficace des chantiers. Il existe une nonchalance par rapport au respect des contrats », souligne Benjelloun.
Selon lui, « les architectes qui traitent des centaines de dossiers par années sont communément appelés signataires. C’est-à-dire qu’ils n’accompagnent pas le chantier jusqu’à l’obtention du permis d’habiter et se contentent de signer le plan ». Benjelloun explique que « si l’Agence urbaine veut aider la profession, elle doit commencer par exiger le cahier de chantier et réclamer les plans d’exécution ».
En effet, les contrôleurs des différentes administrations (commune, agence urbaine notamment) se contentent généralement des plans autorisés. « Alors que ceux-ci sont calculés au centième et ne sont pas toujours précis ».
Le Conseil régional insiste sur « la signature de l’architecte sur le cahier de chantier pour prouver sa présence tous les 15 jours ». Benjelloun ajoute que le respect de la réglementation permettra également au Conseil de l’Ordre d’exercer son pouvoir disciplinaire. « Nous ne pouvons pas exercer un tel pouvoir si nous ne disposons pas de preuve de faute professionnelle. Celle-ci est quasi impossible à prouver en l’absence d’une décision administrative d’arrêt de chantier », tonne le président du conseil régional.
Autant dire que si la pratique perdure, c’est parce que les sanctions, judiciaires comme disciplinaires, sont très rares.
Architectes vs Signataires
Que ce soit dans le public qui représente un peu moins de 7% du marché de l’architecture, ou dans le privé, les « signataires sévissent et multiplient les marchés », confie un architecte de la capitale économique. Selon lui, l’architecte, ou du moins son cabinet, doit participer à chacune des étapes du projet. De l’élaboration des plans jusqu’à l’obtention du permis d’habiter ». Mais la pratique est différente : certains architectes, communément appelés « signataires » visent les plans, empochent leurs honoraires, et passent au projet suivant sans se soucier du déroulement du chantier.
Source : L’Economiste - Naoufal Belghazi
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