C’est aujourd’hui que s’ouvre, devant la Chambre criminelle près la Cour d’Appel de Rabat, le procès des "Marocains de Guantanamo".
Abdellah Tabarak, Mohamed Ouzar, Mohamed Mazouz, Redouane Chekkouri et Brahim Benchekroun comparaîtront ainsi pour la première fois devant les juges en audience publique pour répondre de ce qui leur est reproché par la justice marocaine et notamment en relation avec la présumée appartenance à des organisations terroristes.
Principale nouveauté pour le procès des "Marocains de Guantanamo", ces derniers ne sont pas poursuivis en vertu de la loi anti-terroriste, mais plutôt selon les dispositions du code pénal marocain.
Le procès qui s’ouvre aujourd’hui est programmé après plusieurs mois d’attente, le temps de boucler une instruction qui aura pris de longues semaines depuis l’extradition des cinq accusés vers le Maroc dans la nuit du 1er au 2 août dernier.
Il a cela de particulier qu’il implique un "client de marque", celui qui est présenté comme un homme de confiance et l’un des principaux gardes du corps de Ben Laden. Tabarak, entouré de beaucoup de mystères lors de ses deux ans de séjour à Guantanamo, aurait aidé le boss d’Al Qaëda à prendre la fuite lorsque les forces américaines ont resserré leur poigne sur la région montagneuse de Tora Bora.
L’ex-receveur de la défune RATC comparaîtra aux côtés de Ouzar, jeune khouribgui qui a transité par l’Italie pour se retrouver en Afghanistan. Mais aussi de Mazouz, 31 ans, qui y a été après un séjour en Grande-Bretagne, de Chekkouri, beau-frère de N’Fiaa, parti en Turquie chercher du travail avant de se retrouver chez les Taliban et enfin de Benchekroun, l’un des vétérans du groupe puisque arrivé en 2000 en Afghanistan. Pour rappel, le juge d’intruction près la Cour d’Appel de Rabat avait bouclé l’instruction du dossier vers la mi-septembre par des séries de confrontations entre les cinq accusés.
Par la suite, les requêtes de mise en liberté provisoire avaient été rejetées par la justice. Les avocats de la défense estimaient que leurs clients pouvaient en bénéficier notamment du fait que les actes qui leur sont reprochés ne se sont pas déroulés sur le territoire national.
Quelques jours plus tard, Tabarak créait la surprise en refusant qu’il soit défendu par Me Ramid, l’avocat PJD et son "ami de longue date"...
Mohammed Boudarham - Libération
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