De nombreux artistes marocains dénoncent l’avidité des organisateurs de festivals à s’accaparer du cachet du chanteur en échange de l’inscription de son nom à l’un des évènements d’été. Ils appellent le ministère de la Culture à intervenir.
Le public marocain a découvert le comique Mustapha El Atrassi lors de l’émission 15 ans 15 talents, de 2M. Après avoir conquis la France, il rêve de conquérir l’Amérique.
Son surnom est le prince de la tchatche. Son nom est Mustapha El Atrassi. Le public marocain l’a découvert lors de l’émission 15 ans 15 talents, de 2M. Les avis n’étaient pas unanimes. Les uns trouvaient son humour fin, les autres décalé. Sa prestation dans le sit-com R’bib, de Said Naciri, diffusé pendant le mois de ramadan 2004, a révélé son talent. Le jeune beur d’origine marocaine est doué. Ses difficultés en arabe dialectal pourraient presque passer inaperçues.
À 20 ans, Mustapha a déjà de la scène derrière lui. À Tours, où il a grandi, ses vannes ne laissaient pas indifférent. Son premier spectacle, il l’a écrit à 16 ans.
Dès le départ, il impose son style : l’improvisation. Encore au collège, à 15 ans, il arrive en demi-finale d’un championnat d’improvisation et se présente au Point virgule, un théâtre parisien, pour une audition dans un plateau d’improvisation. Il est pris. C’est le stand-up qui l’attire par dessus tout. Ce show à l’anglo-saxonne, il le découvre lors d’un voyage scolaire à Londres. Séduit, il décide de se l’approprier. Pari réussi. C’est au théâtre Trévise, à Paris, qu’il a eu sa première grande chance. La même salle qu’a connue Gad El Maleh à ses débuts. Peut-être un signe du destin.
Une période d’essai de février à juin 2005, tous les lundis soir. Le public répond présent et le spectacle se prolonge jusqu’à présent. Car, Mustapha a de l’énergie à revendre. Pendant une heure, micro à la main, il bluffe son public. Il démarre à 100 à l’heure et plonge dans des histoires plus folles les unes que les autres. Tout est sujet à dérision. Même les pigeons parisiens ne sont pas épargnés. Sa copine, à qui il manque un pouce, en prend pour son grade. Sa carte bleue appelle à l’aide. L’univers du football est au centre de sa performance. Et pour cause, il voulait être footballeur. Bizarrement, il les imagine, aujourd’hui, tous homosexuels. Juste pour le fun, bien sûr.
Mustapha, Mousse pour les intimes, refuse de s’enfermer dans l’humour des cités. D’autres le font si bien. Pas la peine de suivre le même chemin.
Mustapha assure hors des sentiers battus. Ses textes, il les écrit lui-même. De temps en temps, il se risque à une improvisation en direct. Histoire de tester le public. Son inspiration, c’est la vie au quotidien. Son côté artiste, il le tient de sa famille. Parmi ses quatre sœurs, l’une fait du théâtre et une autre est danseuse. Son plus grand fan, c’est son frère, son aîné de 10 ans. Son public ne se réduit pas à sa famille. Des professionnels du métier s’intéressent de plus en plus à lui. Smaïn l’a choisi pour faire sa première partie au Casino de Paris. Son espoir est de jouer tous les soirs au Trévise à partir de janvier 2006. Mais, conquérir la France n’est qu’un début. Maîtrisant la langue anglaise, Mustapha compte bien partir à l’assaut de l’Amérique. Saïd Taghmaoui a réussi, pourquoi pas lui ? Un rêve fou mais réalisable. Il suffit d’y croire.
Loubna Bernichi - Maroc Hebdo
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