
Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
A Tanger, à quelques brasses périlleuses des côtes espagnoles, souffle le vent de l’espoir de milliers de candidats africains à l’immigration clandestine. Un peu plus haut dans le ciel, passe sans encombres une brise puissante chargée de l’espoir de l’Europe de réduire sa pollution (plus exactement ses émissions de gaz à effet de serre).
C’est tout au moins celui de la Région bruxelloise qui a découvert dans le royaume chérifien l’or vert qui lui manque pour participer aux efforts de baisse des émissions de CO2 prévus par le protocole de Kyoto (et par une directive européenne). Mercredi, Alain Hutchinson, le secrétaire d’Etat de la région de Bruxelles-Capitale chargé de l’Environnement (et du Logement), a scellé avec son homologue marocain, Mohamed El Morabit, un accord de coopération qui, selon l’excellence belge, a toutes les formes d’un « win(d)-win(d) deal ». Son principe est simple : il s’agit pour les fournisseurs d’électricité à Bruxelles (Electrabel, EDF, Luminus, Nuon, Eon...) d’acquérir, contre paiement, auprès des producteurs marocains d’électricité non polluante (l’énergie éolienne en est le plus parfait exemple) les « certificats verts » dont ils devront se prévaloir à l’avenir (à partir de juillet prochain, date de l’entrée en vigueur de la libéralisation du marché électrique bruxellois pour les consommateurs professionnels) dans une proportion croissante. Cette année, ces certificats devront représenter 2 % de leur production (2,25 % en 2005, etc). Comme la région bruxelloise ne se prête pas particulièrement à la production d’énergie verte, son gouvernement a décidé de reconnaître les certificats émis à l’étranger, même en dehors de l’Union européenne. Il s’agit d’une première européenne, a souligné Alain Hutchinson, dont l’équipe a mis au point les techniques d’homologation des certificats marocains. Le Maroc était un débouché très séduisant. Il dispose d’une carte des vents magnifique, explique Youssef Faniar, le directeur d’exploitation de la Compagnie éolienne du Détroit (propriété d’EDF, BNP Paribas et Germa), dont la production (de 50,4 mégawatts pour 84 éoliennes) sera la première, au Maroc, à être estampillée verte par la Région bruxelloise : Dans de nombreuses régions, leur souffle est régulier et puissant - mais pas trop. Ici, au nord de Tanger, à nombre d’éoliennes égal, il permet de produire le double de ce que peuvent fournir les vents de la Mer du Nord en Belgique. Le potentiel éolien du Maroc est tel qu’il pourrait suffire à toute la consommation électrique du pays si ses aléas naturels ne l’obligeaient pas à ne jamais dépasser le seuil de 12 % de la capacité de production. La Région bruxelloise va amplement y puiser. En 2004, 80.000 certificats verts seront exigés des fournisseurs d’électricité dans les dix-neuf communes. Les trois quarts pourront venir du Maroc. Leur prix à l’unité n’est pas encore connu mais il devra être inférieur à l’amende prévue (soit 75 euros par certificat vert manquant). En gros, trois à quatre millions d’euros tomberont donc dans l’escarcelle des producteurs d’énergie verte au Maroc. Cette manne n’est pas de trop pour aider des parcs d’éoliennes à la rentabilité fragile. Avec les certificats, le coût de l’investissement est remboursé en dix ans. Si les premiers certificats seront émis par des installations existantes au Maroc, l’objectif est que les recettes qu’ils représentent servent à en financer de nouvelles. Des appels d’offre pour un parc à Essaouira (60 MW) et à Tanger (140 MW) seront lancés cette année.•
Lesoir.be
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