Le FAO remets à Hassan II la médaille "Agricola"

31 décembre 2008 - 16h12 - 1999 - Ecrit par : L.A

’’Louanges à Dieu seul,

que la prière et la bénédiction soient sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons.

Monsieur le Directeur Général,
Excellences,

J’ai été très touché par les paroles que vous avez bien voulu prononcer à mon égard, et qui sont adressées également à tous nos ingénieurs, à nos techniciens et à nos agriculteurs et pêcheurs.

Je suis touché par votre geste de me décerner une médaille représentant l’estime que veut bien me témoigner la FAO, son bureau et ses composantes.

Vous avez tenu à rappeler, Monsieur le Directeur général, nos efforts pour l’agriculture et l’élevage. Je dois vous dire que de toutes les dynasties qui se sont succédé au Maroc, il y en a deux qui sont venues, non pas attirées par le pouvoir, mais dans des circonstances assez particulières. Je parlerais de celle des Idrissides, de notre grand oncle Moulay Idriss 1er, qui, lui, est venu au Maroc en tant que réfugié politique fuyant, à l’époque, les poursuites partisanes, familiales, politiques et idéologiques des Abbassides. Et puis, notre ancêtre le fondateur de notre famille - je ne dis pas de la dynastie au Maroc - qui était Moulay Hassan Dakhil, qui est venu ici - puisque vous avez bien voulu parler des dattes du Tafilalet - non pas en convoîtant une quelconque puissance terrestre, mais pour participer à la restauration et à la revivification du verger dattier du Maroc.

Dieu a voulu que son arrivée coïncidât avec une reprise de la récolte et avec, disons, la disparition, je pense que ça devait être le bayoud déjà à l’époque, et cela nous permit donc de vivre dans le Sud du Maroc durant cinq siècles, payant nos impôts, allant faire la guerre, sous les ordres de Amir Al-Mouminine de l’époque, en Andalousie, faisant notre service militaire et vivant en bons citoyens.

Donc, nous sommes, nous les Alaouites, avant tout, des paysans-nés. Le Prophète, sur Lui prière et paix, plaçait l’agence paysanne au summum de la pyramide sociologique. Pour Lui, planter un arbre était accomplir un acte de foi.

Je considère que ce que vous m’attribuez comme qualités dans ce domaine, n’est qu’une simple description d’un fond qui n’a aucun mérite à ressortir à la surface.

Enfin, ne parlons plus de moi-même, et parlons plutôt du Maroc.

A travers les paroles que je vous dis, Monsieur le Directeur général, je voudrais laisser en héritage ces quelques principes au peuple marocain.

D’abord, il faut qu’il remercie le ciel que tous ses fleuves prennent leur source dans l’enceinte de ses frontières.

Ceci est un grand bienfait de Dieu auquel nous ne faisons pas attention.

L’eau devenant un jour, je le pense, source de conflits, connaîtra à nouveau une résurgence de ces disputes concernant les cours d’eau, leurs sources et leur écoulement. Deuxième point essentiel sur lequel je voudrais que les Marocains portent leur attention et leur avarice, à savoir l’existence de près de 3.000 km de côtes baignées tant par l’Atlantique que par la Méditerranée, source de vie, de nourriture, source aussi de force motrice car la troisième ressource est notre soleil.

Peut-être que nous ne verrons pas cette période là, mais je n’ai aucun doute que l’énergie solaire sera maîtrisée un jour. Je n’ai aucun doute qu’on arrivera à dessaliniser l’eau de mer par l’énergie solaire. Je n’ai aucun doute que l’on pourra faire des transferts d’eau inépuisable. Je n’ai aucun doute que le soleil du Tafilalet, du Sahara, de Ouarzazate pourra produire l’électricité qui sera consommée à Rabat, à Tanger et à Béni Mellal. Je n’ai aucun doute que ce peuple industrieux, béni de Dieu, aimé par Dieu, travailleur, sérieux, peuple de la politique du bas de laine, peuple de ressources inconnues, peuple de ressources inimaginables, qui sait créer son économie souterraine qui est là pour l’aider lorsque les graves crises arrivent, je suis sûr que ce peuple donnera toute sa valeur à sa terre, donnera toute leur valeur à ses mers, donnera toute sa valeur à son soleil et qu’un jour, nos petits-enfants, nos arrières petits-enfants, pourront démontrer qu’en usant bien des bienfaits de Dieu, de l’eau, de la terre et du soleil, ils méritent vraiment d’être cette nation aimée de Dieu qui prône les bonnes actions, qui éloigne les croyants des mauvaises

Je tiens absolument à dire, à cette occasion, Monsieur le directeur général, combien nous sommes fiers que ce soit un Africain qui soit à la tête de la FAO, et pourquoi pas ?

Peut-être que ce sont les pays du Sud qui travaillent la terre avec leurs propres mains, non mécanisés à outrance, ce sont ceux-là peut-être qui donnent le plus de valeur au peu qu’ils récoltent et remercient Dieu, malgré cela, tous les jours de ses bienfaits.

Que Dieu aide votre organisation à remplir sa mission et qu’il vous procure le succès dans la tâche qui est la vôtre.

Que la paix, la bénédiction et la miséricorde de Dieu soient sur Vous."

01/02/1999

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