L’université de Californie honore Laila Lalami
La romancière marocaine Laila Lalami a été promue professeure émérite à l’Université de Californie à Riverside, où elle enseigne la création littéraire.
Laila Lalami : Wally Skalij / Los Angeles Times
Laila Lalami est de ces fiertés marocaines dont la plume ne bégaie pas quand il s’agit de toucher des sujets difficiles. Son dernier roman pose à nouveau le récurrent problème de la migration qui n’épargne aucun continent de la planète. Mais il s’oppose aussi à la xénophobie dont sont victimes les étrangers dans la société américaine et surtout, à la politique migratoire radicale du président américain Donald qui avait suscité de vives réactions au sein de la communauté internationale.
Fille d’immigré, le choix d’écrire sur les questions relatives au phénomène migratoire s’est d’office imposé à Laila. Dans « The Other Americans », paru aux États-Unis chez Pantheon Books en mars 2019, le récit surfe en partie sur une autobiographie et relate la vie de Driss Guerraoui, père de Laila, un Marocain qui arrive aux Etats-Unis, après les émeutes de Casablanca en 1981. Au pays de l’oncle Sam, la disparition de Driss qui meurt dans un accident aux contours flous (il a été percuté par une voiture) et dont on ne connaîtra jamais les tenants et aboutissants, va tout bouleverser et marquer la vie de l’auteure.
Selon Jeune Afrique, « ses récentes publications dans la presse américaine font de Laila Lalami une des intellectuelles à la pointe du combat contre la politique migratoire du président américain Donald Trump ». Laila qui puise sa force dans les effets de la littérature qui à l’en croire, est un « moyen de résister à la frénésie xénophobe », s’entiche de la gauche américaine et ne rate aucune occasion pour dégainer sa plume et ses critiques contre les dérives du président américain.
Même si ces romans pour le moment, ne sont pas encore traduits en Arabe, Laila reste très connectée sur l’actualité de son pays. D’ailleurs, son premier roman paru en 2005 le témoigne à suffisance. « De l’espoir et autres quêtes dangereuses » (Hope and Other Dangerous Pursuits) relate l’histoire d’un groupe de jeunes Marocains qui traversent le détroit de Gibraltar pour gagner l’Espagne. Ce roman a à en croire Jeune Afrique, a connu « un bon accueil critique », même si Laila est le plus souvent présentée comme l’auteure de The Moor’s Account paru en 2014.
Dans ce roman également il s’agit du Maroc. En effet, Laila fait vivre au lecteur l’histoire d’un voyage de l’Afrique vers les Amériques, à travers l’aventure de Estebanico, esclave noir marocain, parti d’Azemmour, sur les côtes marocaines, vers les Amériques au XVIe siècle. Seul noir parmi les rescapés d’un naufrage, Estebanico n’aura pas droit à la parole pour témoigner afin d’édifier ses contemporains sur ce drame, à cause de la couleur de sa peau. C’est ce livre notamment, d’ailleurs objet de plusieurs récompenses (le livre a été également finaliste pour le Prix Pulitzer de fiction) qui aura définitivement installé Laila dans la lignée des écrivains marocains qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Aller plus loin
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