Les quatorze clandestins retrouvés morts à bord d’une embarcation au large d’Al Hoceima la semaine dernière, viennent s’ajouter à la longue liste des personnes disparues en Méditerranée, où s’échouent les rêves de centaines de marocains, maghrébins et subsahariens.
Ces immigrants clandestins qui traversent la Méditerranée, mais aussi l’Atlantique depuis les côtes sud du Maroc, à bord d’embarcations de fortune et au péril de leur vie, paient entre 20.000 et 40.000 dirhams cette "traversée de la mort".
Dans les régions de Casablanca, Oued Zem, Fqih Ben Saleh et autres patelins perdus du pays, on rencontre des mères au bord de la route, attendant le retour tant espéré de leurs rejetons, dont une majorité ne reviendra jamais.
L’une de ses mamans ne saura jamais que son fils s’est suicidé à Casablanca, parce qu’il n’osait pas retourner auprès d’elle après qu’un faux passeur lui ait volé l’argent de l’unique vache qu’elle possédait, argent destiné à payer la traversée de son fils vers l’Eldorado européen.
Comme lui, ils sont des milliers à travers le Maroc à vivre dans l’attente de traverser la méditerranée...