La guerre a commencé...

20 mars 2003 - 14h57 - Monde - Ecrit par :

Les forces américano-britanniques massées dans le Golfe se tenaient prêtes jeudi à lancer une attaque aérienne puis terrestre massive contre l’Irak, quelques heures après les premières frappes sur Bagdad, visant des dirigeants irakiens.

Quelque 280.000 militaires, dont près de 180.000 au Koweit, attendaient l’ordre de déclencher une attaque dont l’objectif est de "choquer et effrayer" les forces irakiennes, pour obtenir la victoire la plus rapide possible.
"Maintenant que le conflit a commencé, la seule façon de limiter sa durée est d’appliquer une force décisive, et je vous assure que ce ne sera pas une campagne de demi-mesures", a déclaré le président américain George W. Bush dans une allocution annonçant le début de la guerre.

Quarante minutes plus tôt, les premiers bombardements avaient commencé sur Bagdad, vers 05H35 locales (02H35 GMT). Deux autres raids ont eu lieu dans l’heure qui a suivi et des civils ont été blessés, selon les autorités irakiennes. Ces premières frappes, visaient "les dirigeants" du régime de Saddam Hussein, selon le ministre britannique de la Défense Geoff Hoon, qui a affirmé qu’il ne faudrait pas attendre "très longtemps" pour voir le début d’une offensive de grande ampleur.

Elles ont été menées depuis des navires de guerre et sous-marins américains, qui ont tiré plus de 40 missiles de croisière Tomahawk contre au moins deux cibles près de Bagdad, selon un porte-parole de la marine américaine. Les responsables américains n’ont toutefois pas confirmé des informations de presse affirmant que des bombardiers B-2, B-1 et B-52, ainsi que des bombardiers furtifs F-117 avaient participé aux attaques.

Sur le terrain, les Irakiens ont répliqué en tirant deux missiles sur le nord du Koweit, qui n’ont pas fait de victimes selon une source de sécurité koweitienne. Témoignant d’une des préoccupations principales des Américains, des soldats koweitiens et américains ont mis leurs masques à gaz et combinaisons contre les armes chimiques, nucléaires et biologiques, après avoir entendu de fortes explosions à Mutlaa (nord du Koweit), selon un journaliste de l’AFP.

Les forces terrestres américaines et britanniques ne semblaient pas avoir bougé jeudi à la mi-journée, mais le commandement américain dans le Golfe, assuré par le général Tommy Franks depuis son QG du Qatar, restait muet sur ses plans, tout comme sur les raids de la nuit.

Les stratèges américains ont laissé entendre que l’offensive débuterait par des opérations aériennes massives, jusqu’à 10 fois plus intenses dans les premières 24 heures que celles ayant ouvert la première guerre du Golfe en 1991. Des moyens énormes ont été amassés à cette fin. Quelque 700 avions, des centaines de navires, blindés, hélicoptères, bombes guidées, équipements de guerre électronique, ont été alignés pour écraser toute résistance de l’armée irakienne.

Cette dernière, depuis la guerre du Golfe de 1991, a vu ses effectifs fondre d’un million à 400.000 hommes et s’est appauvrie, notamment sous le coup de 12 années de sanctions internationales.
Mais certains experts mettent en garde contre la résistance des unités d’élite, notamment dans la capitale Bagdad et à Tikrit (nord), la ville natale de Saddam Hussein et certains s’inquiètent de l’absence rapide d’un "front nord", en raison du refus de la Turquie d’autoriser un déploiement de troupes combattantes sur son sol.

Les frappes aériennes devraient selon des responsables américains et des experts être rapidement suivies d’une offensive terrestre, dont le premier objectif pourrait être le port de Bassorah (sud), une autre partie avançant sur Bagdad.
Depuis mardi, les unités américaines et britanniques stationnées dans le désert koweitien ont fait mouvement vers le nord et la frontière irakienne, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Les responsables américains espèrent également que de nombreux soldats irakiens, notamment les conscrits, choisiront de se rendre sans combattre, comme les y ont incité des millions de tracts lâchés par avion. Mercredi, avant même le début de l’offensive, 18 militaires irakiens ont ainsi traversé la frontière koweitienne pour se rendre, selon l’armée américaine.

AFP

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