Plusieurs membres influents de la communauté juive marocaine ont salué vendredi la mémoire du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, « homme d’Etat qui a incarné la lutte du peuple palestinien » et « homme de paix ».
« Le président Arafat aura été à la fois l’incarnation la plus exigeante de tous les combats du peuple palestinien et il aura été aussi celui qui a forgé la légitimité d’une paix entre Palestiniens et Israéliens », a déclaré André Azoulay, conseiller économique du roi Mohammed VI du Maroc.
Lui-même de confession juive, André Azoulay a salué « la dimension d’homme d’Etat » de Yasser Arafat. « Il aura été le grand résistant que l’on sait et il aura été, l’histoire l’écrira un jour, l’homme qui aura donné la légitimité à la paix », a ajouté le conseiller du roi, qui se dit « très triste » de la diparition du dirigeant palestinien.
« Symbole de tout un peuple », Yasser Arafat a « incarné aux yeux du monde les aspirations des Palestiniens à créer un état souverain et viable avec Al Qods (Jérusalem) comme capitale », écrit dans un communiqué Serge Berdugo, secrétaire général du conseil des Communautés israélites du Maroc.
Saluant « le prix Nobel de la paix qui avait su, avec courage, nouer un dialogue constructif avec Itzak Rabin et Shimon Pérès pour l’établissement en Terre sainte d’une paix juste durable », Serge Berdugo forme, au nom de la communauté juive marocaine, « des voeux ardents pour que les murs de l’incompréhension soient abattus et que renaisse enfin l’espoir qu’Israéliens et Palestiniens se retrouvent de nouveau dans la fraternité d’Abraham ».
« La mort de Yasser Arafat, grand militant du mouvement de libération des peuples, a fait éclater un grand mensonge d’Ariel Sharon : l’affirmation qu’Arafat était un terroriste alors qu’il était le seul avec lequel il pouvait discuter », a déclaré à l’Associated, Simon Lévy, historien et président-fondateur du musée du judaïsme marocain.
« Yasser Arafat a finalement été confronté à la conjonction des ’chevaliers de l’impasse’ : les colons extrémistes, Sharon, les islamistes et l’administration Bush », affirme M. Lévy, qui rappelle que le défunt président palestinien « a toujours condamné les attentats contre les civils ».
« Elu du suffrage universel, le président Arafat était le seul en son temps à pouvoir signer la paix au nom de tout son peuple, c’est pourquoi on l’a enfermé à Ramallah », estime M. Lévy, en dénonçant « une guerre éternelle qui fait le lit du terrorisme mondial ».
Présente dès l’antiquité et forte de 350.000 membres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive marocaine, aujourd’hui en voie d’extinction, ne compte plus que 3.500 membres.
AP
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