Dans un podcast, l’universitaire et activiste amazigh Ahmed Assid s’est prononcé sur plusieurs sujets dont la répression des voix contestataires au Maroc, la liberté d’expression ou encore la laïcité.
« Amazigh nous sommes, Musulmans nous demeurons et de la langue arabe nous nous imprégnons ». Cette profession de foi provient d’un haut responsable, un grand commis de l’Etat qui a tenu à exprimer son adhésion non sans une grande émotion à la mise en place de l’IRCAM. La proclamation est un triptyque qui conjugue, en effet, trois composantes essentielles du Maroc, expression vivante des piliers de la Monarchie.
La création par Sa Majesté le Roi Mohammed VI de l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCAM) a constitué, dans l’histoire du Maroc, l’un des événements les plus significatifs. Saluée à l’unanimité, l’initiative Royale réconcilie le Maroc avec lui-même et conforte son pluralisme qui en est l’un des traits dominants. Aussi, en recevant jeudi au Palais Royal de Rabat les membres désignés du Conseil d’administration, le Souverain confère-t-il une aura particulière à ce qui incarne désormais le symbole du Maroc profond. Un pays soudé derrière la Monarchie, appuyé sur une longue tradition historique où la diversité culturelle a été le principal catalyseur, articulé sur une exigence essentielle : le progrès !
A coup sûr, la création de l’Institut Royal de la culture amazighe, constitue un acte fondateur, un ciment unitaire parce qu’il redonne sa réelle dimension à la culture amazighe qui est l’un de nos piliers et notre patrimoine multiséculaire. Comme a tenu à le souligner Sa Majesté le Roi devant les administrateurs de l’IRCAM, « la création et l’organisation de l’Institut émane de notre conviction que l’amazigh, qui plonge ses racines au plus profond de l’histoire du peuple marocain, appartient à tous les Marocains sans exclusive et qu’elle ne peut être mise au service de desseins politiques de quelque nature que ce soit ».
Aussi, le choix judicieux des membres du Conseil d’administration obéit-il à des critères de rigueur, de représentativité et d’engagement de leur part. C’est en effet le Maroc tout entier qui se reconnaît dans cette institution créée par un sceau chérifien et incarnant l’unité dans la diversité.
Il convient, cependant, de souligner que l’organisation de l’Institut à laquelle vient de procéder solennellement le Souverain s’inscrit dans une continuité et un suivi dont le point de départ fut le discours du Trône prononcé par Sa Majesté le Roi à Tanger le 3O juillet 2001. Un discours d’une haute portée et d’une tonalité inédite dans lequel le Souverain avait affirmé que « la démocratie ne consiste pas seulement à réaliser l’égalité dans un Etat-nation de droit, mais elle requiert également un substratum culturel qui illustre le respect de la diversité des particularismes culturels régionaux en offrant à ceux-ci un espace de nature à en assurer la continuité, la créativité et la diversité qui forgent harmonieusement l’unité nationale ».
Tout est dans cet énoncé Royal fondamental où se reflètent à la fois notre idéal identitaire et l’exigence suprême d’une société démocratique et moderne, c’est-à-dire appuyée sur un socle culturel où la diversité est la règle et l’unité l’horizon. Ce qui est venu après, notamment la lecture à Ajdir, haut lieu de l’amazighe, du Dahir de création scellé par S.M. le Roi s’inscrit dans la volonté Royale de mettre en œuvre, avec la célérité qui sied, un Institut qui devient l’image du Maroc démocratique et pluriel. A Ajdir, le Souverain exalta avec solennité le Maroc diversifié et, défenseur de notre mosaïque culturelle,tint à nous avertir que « la promotion de l’amazigh est une responsabilité nationale et qu’aucune culture nationale ne peut renier ses racines ».
Avec la composition du Conseil d’administration de l’IRCAM, la mise en place de ses structures et les orientations que le Souverain a données, la culture amazighe franchit un pas décisif et forge un nouveau destin pour le peuple marocain. Outre qu’elle renforce les fondations du Royaume autour de la Monarchie, elle ouvre de nouvelles perspectives pour la consolidation de l’Etat de droit et l’édification du projet de société mis en œuvre par S.M. le Roi Mohammed VI. La Nation tout entière, dans toutes ses composantes, salue cette initiative historique qui fait du Maroc un pays moderne, où s’exaltent de nouveau la tolérance, la liberté et la créativité. « Amazigh nous sommes, Musulmans nous demeurons et de la langue arabe nous nous imprégnons ». C’est dire, en effet, que la trilogie résume harmonieusement l’esprit de la philosophie Royale qui imprègne cette louable et salutaire démarche que l’Histoire inscrit en lettres d’or sur le fronton du Royaume du Maroc.
Hassan Alaoui
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