Ouarzazate est en train de réaliser ce que jamais une ville n’a réussi à faire : un jumelage avec Hollywood. Grâce à la clairvoyance du gouverneur de Ouarzazate Amed Merghich et à l’appui inestimable de Bronko Lusting, producteur du film « le Royaume du paradis » tourné l’an dernier à Ourazazate, le jumelage officiel sera signé en Mars 2005.
Ce jumelage a été décidé suite à une séance de travail avec visite de terrain efféctuée par le producteur américain qui s’est engagé à transmettre la demande officielle de jumelage aux responsables de Hollywood et à l’appuyer sérieusement. C’est désormais chose acquise selon une correspondance officielle émanent de la direction des studios Hollywood à Los Angelès.
Ce jumelage : une première du genre, une performance jamais réalisée avec aucune autre ville, va permettre à Ouarzazate de jouir de l’expérience cinématographique de Hollywood mais aussi de devenir une 2° plate forme de la production des films, après Hollywood. Bref un acquis considérable pour Ouarzazate.
Il est à savoir en effet que la ville de Ouarzazate s’est bien investie dans la production cinématographique grâce à des atouts spécifiques : une luminosité naturelle exceptionnelle, une panoplie de paysages fabuleux, une diversité ethnique particulière nécessaire à la figuration, un bon rapport qualité/prix en matière de coût de production et une assistance soutenue des autorités locales. Les moyens mobilisés par l’Etat marocain pour accompagner et encourager les grandes productions cinématographiques dénotent la volonté politique de SM Le Roi Mohammed VI de faire du cinéma un créneau économique porteur. Il l’est effectivement pour Ouarzazate puisqu’en cinq ans, le cinéma a généré 150 milliards de centimes. En effet 30% de l’ensemble du budget d’un film reste à Ouarzazate . Cela est très important lorsqu’on sait que les grandes productions se font à coup de milliards de dollars.
Le dernier film tourné par Ridley Scott a généré 120.000 journées de travail, trois mois de tournage et six de construction de studios de tournage. Le revenu moyen par employé simple est de 180 DH/jour soit des millions de Dh injectés directement dans l’économie locale. Des retombées socio-économiques précieuses.
Avec la construction et le lancement de nouveaux studios cinématographiques, Kanzamane et Dino de Lorentis, l’école de formation aux métiers du cinéma opérationnelle actuellement, Ouarzazate est sur la bonne trajectoire de développement économique grâce au cinéma. Le cinéma est intimement lié au tourisme à tel point que 35 à 40% de la capacité hôtelière de la ville sont mobilisés lors des tournages des films.
Il est dommage que les 5° Assises Internationales du tourisme qui vont se dérouler à Ouarzazate, n’aient pas prévu, dans le programme un atelier sur le Tourisme et le Cinéma. Un sujet d’actualité primordiale pour Ouarzazate.
Le choix de la ville de Ouarzazate pour abriter les 5° Assises découle de la Volonté Royale d’accorder l’importance qu’elle mérite à une ville du grand sud marocain connu, et de loin beaucoup plus à l’étranger qu’au Maroc.
Ouarzazate est pratiquement l’unique ville qui offre un produit touristique authentique, très proche de la nature. Un produit qui offre au patrimoine folklorique inépuisable, aux Kasbahs merveilleuses. Mais aussi un tourisme propre qui ne connaît pas de perversion. Seul les bivouacs, le trekking, le désert, les étoiles, la quiétude et les cures de tranquillité naturelles pures fascinent et enchantent les visiteurs.
Ces atouts et bien d’autres vont être découverts par les participants aux 5° Assises du tourisme. L’organisation a été prise en main par la province et ses équipes sur place (CRI et Service Economique et Social ,entre autres...) pour donner à l’évenement tout l’éclat nécessaire en guise de reconnaissance à la Sollicitude Royale à qui revient le choix de la tenue de ces assises internationales du tourisme à Ouarzazate.
Un sel hic cependant : les équipes privées de Casablanca choisies pour coiffer l’évènement, avec un budget conséquent sont loin de faire l’unanimité à Ouarzazate. On leur reproche et leur manière de travailler mais aussi leur absence de référence dans le domaine de l’organisation de l’évènementiel. Copinage et amitié ne riment pas forcément avec efficacité. Un sage professionnel de la place a merveilleusement résumé la situation en rappelant que : « lorsque le chemin devient dur, les durs trouvent leur chemin ».
Comprenez ce qui importe pour les Ouarzazis c’est de réussir leur Assises voulues par SM Le Roi. C’est pour cela qu’ils s’investissent à fond même s’ils constatent que certaines intentions matérielles ne correspondent ni à leur démarche ni à leur mentalité. C’est à leur honneur.
Mohamed RIAL - L’Opinion
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