Les mines du Rif, du protectorat espagnol à l’indépendance marocaine
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Pour mieux appréhender les relations entre le Maroc et l’Espagne, il faut retourner dans le passé où, à partir du dernier quart du XIXᵉ siècle ou au milieu du XXᵉ siècle, fuyant la misère, la guerre, la sécheresse, la famine et l’instabilité sociopolitique, des familles espagnoles entières, ont trouvé refuge au Maroc.
Les difficultés réelles auxquelles l’Espagne était confrontée à cette époque, ont poussé plusieurs centaines de milliers d’Espagnols à s’expatrier, pour s’installer ailleurs, loin de leur pays. Le Maroc a été, l’une des destinations privilégiées. On dénombrait en 1956, environ 150 000 Espagnols résidant dans les zones espagnoles, françaises, et également dans le protectorat de Tanger, indique le journal espagnol El Confidencial. Et d’ajouter que peu de temps après son indépendance, le Maroc comptait 11,6 millions d’habitants, dont 1,3 % Espagnols.
El Confidencial a rencontré quelques Espagnols qui sont allés faire fortune au Maghreb, plus particulièrement au Maroc. Asunción Ferris se rappelle qu’il n’avait que 10 ans en novembre 1942, quand ses parents décidèrent d’émigrer à Casablanca, situé dans la zone du protectorat du Maroc. Le grand-père de l’époux de Asunción, Santiago Cañizares, avait fui Málaga avec sa famille en raison de la misère dans laquelle ils ont été plongés dans leur pays. Mazagán (Al Jedida aujourd’hui) était la ville choisie par cette famille pour s’installer et refaire une nouvelle vie. Santiago y est né et s’est formé à l’école française jusqu’au lycée et parlait alors couramment le français, l’espagnol et le dialecte arabe de sa région. Plus tard, il se marie et se rend à Tétouan, où il a étudié au Centre d’études marocaines.
Tout comme cette famille, de nombreuses autres familles espagnoles se sont établies au Maroc, à Rabat, Casablanca ou dans d’autres villes. C’est également le cas de Margarita Ortiz, dont les grands parents avaient débarqué à Casablanca en 1906, de Cadix. "Lorsque l’indépendance est arrivée, nous n’avions pas prévu de retourner en Espagne. J’ai toujours vécu très intégrée au Maroc, je n’ai jamais ressenti d’hostilité ou de xénophobie", a-t-elle déclaré. Même si, plus tard, avec l’avènement de l’indépendance marocaine, la "marocanisation" a laissé peu de place aux étrangers, ceux-ci ont, pour la plupart, vécu en parfaite harmonie avec les populations locales et ont prospéré en toute quiétude.
Aujourd’hui, souligne la même source, près de 750 000 Marocains sont officiellement enregistrés en Espagne, et les crises historiques des deux pays ont provoqué des allées et venues de navires, témoins des flux migratoires des deux côtés. Comme quoi, conclut le journal, "les Espagnols étaient aussi des immigrants".
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