Afin de rationaliser les dépenses et atténuer les coûts élevés des locations à l’étranger, le ministère marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a mis en place un plan stratégique.
L’ex-ministre et ancien ambassadeur du Maroc en France pourrait être nommé au poste de représentant du secrétaire général de l’ONU à Abidjan. Sa candidature qui bénéfice du soutien de la France aurait été retenue par Kofi Annan.
L’ancien ambassadeur du Maroc à Paris, Hassan Abouyoub, devrait être nommé représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire dès le premier février 2005. Selon l’hebdomadaire international "Jeune Afrique, L’intelligent" qui a rapporté l’information dans sa dernière édition sous la rubrique Confidentiel, Hassan Abouyoub "devrait, sauf revirement de dernière minute, succéder, début 2005, au Béninois Albert Tévoédjré au poste délicat de représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire".
Toujours selon Jeune Afrique, l’ancien ministre marocain aurait été choisi pour assumer cette responsabilité après le retrait de la candidature de son principal adversaire l’ex-ministre tunisien des Affaires étrangères, Habib Ben Yahia. Ce dernier, qui était considéré comme le candidat favori des pays européens pour ce poste, se serait retiré de la course car le gouvernement de son pays lui aurait refusé l’aval officiel nécessaire pour ce genre de missions. Ce retrait aurait ainsi favorisé la candidature de l’ancien ambassadeur du Maroc à Paris étant donné que les pays de l’Union Européenne et plus particulièrement la France auraient "insisté" pour que le nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU soit originaire de l’un des pays du Maghreb. La candidature de l’ex-ministre marocain aurait été retenue pour le fait que le Maroc participe activement aux efforts déployés par la communauté internationale pour rétablir la stabilité et la paix en Côte d’Ivoire. La présence d’un important contingent des Forces Armées Royales en ce pays dans le cadre de la mission des Nations unies (ONUCI) est un point qui aurait joué en faveur de la candidature de M. Abouyoub, selon l’hebdomadaire international africain. Rappelons que le poste de représentant du secrétaire général de l’ONU à Abidjan est vacant depuis la démission, le 24 novembre dernier, du Béninois Albert Tévoédjrè, qui assurait cette mission depuis février 2003.
Toutefois, depuis le 8 décembre, date de l’acceptation par Kofi Annan de la démission du représentant onusien en poste à Abidjan, et jusqu’à la semaine dernière, le nom de M. Abouyoub ne figurait pas sur la liste des candidats à la succession de Tévoédjrè. Ainsi, selon des informations rapportées par la presse internationale, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, devait choisir entre José Brito, ancien ministre et actuel ambassadeur du Cap-Vert aux États-Unis, deux candidats tunisiens à savoir Kamal Morjane, numéro deux du Haut Commi-ssariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), à Genève, et Habib Ben Yahia, ancien ministre des Affaires étrangères, ainsi que le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah et le Guinéen Lansana Kouyaté. Ainsi, il est clair que la candidature de Hassan Abouyoub est une initiative de dernière minute qui aurait été dictée par la contrainte de recherche du consensus entre les différents pays directement intéressés par l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire.
C’est le cas notamment de la France qui, outre sa forte présence militaire, a des intérêts économiques et stratégiques qu’elle cherche à préserver. Ce qui fait que la nomination du représentant de l’ONU en ce pays doit certainement jouir de l’aval voire même du soutien de Paris. Peut-on donc dire que c’est la France qui aurait proposé la candidature de l’ancien ambassadeur marocain ? En tout cas, ce qui est sûr est que M. Abouyoub a toujours bénéficié de la bienveillance de Paris. En 1999, le gouvernement français avait solennellement annoncé qu’il soutenait la candidature de l’ex-ministre marocain au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Un soutien qui avait été suivi par une campagne en faveur du candidat marocain auprès des pays membres de ladite organisation. D’ailleurs, un communiqué du ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie daté du 26 février 1999, était allé jusqu’à dire que "notre pays (NDLR : la France) n’a pas d’autre candidat que M. Abouyoub".
Aussi, l’on doit se demander si la proposition de Hassan Abouyoub au poste de ressentant onusien à Abidjan est une candidature marocaine ou française ? Ce qui est sûr est que, du côté marocain, les officiels refusent tout commentaire sur ce dossier. C’est le cas d’ailleurs du représentant permanent du Royaume à l’ONU, Mohamed Bennouna.
Censé être le premier à savoir si le Maroc a présenté la candidature de M. Abouyoub à ce poste, M. Bennouna nous a déclaré dans un entretien téléphonique qu’il ne pouvait pas se prononcer sur la question étant donné qu’il n’était bien informé et qu’il se refusait de commenter l’information rapportée par Jeune Afrique. "Vous êtes mieux informés que moi", a-t-il lâché sans plus. En tout cas, qu’il s’agisse d’une candidature marocaine ou française, la proposition d’un marocain pour occuper un poste onusien dans un pays lié au Royaume par une grande amitié ne pourrait qu’être qu’appréciée au Maroc. D’ailleurs, ce qui est certain est que cette nomination mettrait fin aux rumeurs quant à la candidature de l’ex-ministre MP au poste de Premier ministre et elle ouvrirait la porte devant de nouvelles spéculations.
Omar DAHBI - Aujourd’hui le Maroc
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