
Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
Deux jeunes Françaises, soupçonnées d’appartenir à un réseau de passeurs après la découverte de deux clandestins chinois dans le coffre de leur voiture, ont été acquittées mercredi à l’issue de leur procès à Portsmouth et libérées.
Hanane Cherigui, une Franco-Marocaine de 27 ans, et Samia Bellazouz, une Franco-Algérienne de 29 ans, en détention préventive depuis quatre mois et demi, ont été jugées par un jury non coupables des chefs d’accusation d’"immigration illégale" et d’"assistance à l’immigration illégale", à l’issue d’un procès qui avait débuté le 16 octobre.
Le jury de douze personnes, qui délibérait depuis la veille sans parvenir à prononcer un verdict à l’unanimité, a finalement prononcé l’acquittement à la majorité qualifiée peu avant 14h.
Le verdict a été suivi d’exclamations venant des rangs de la famille, dont plusieurs membres s’étaient déplacés avec des amis à Portsmouth pour le procès.
"Je suis contente, il y a eu une bonne justice", a déclaré la mère de Hanane Cherigui après le verdict, alors que les jeunes femmes étaient passibles d’une peine maximale de 14 ans de détention. Les deux jeunes filles sont sorties libres du tribunal environ une heure plus tard.
"Je vais pouvoir respirer de l’air frais pour la première fois depuis cinq mois", a dit Hanane Cherigui, qui a perdu sept kilos pendant sa détention. Au moment du verdict, "on a ressenti un grand soulagement, on n’y croyait pas, en fin de compte on est soulagées (...) je suis heureuse et je vais reprendre ma vie", a souligné Hanane Cherigui avec un grand sourire. Visiblement amaigrie et fatiguée, elle a indiqué que les conditions de détentions avaient été "très très dures".
"Elles sont lavées de tout soupçon et vont pouvoir repartir la tête haute", a observé Khaled Aouimer, le fiancé d’Hanane Cherigui. "En Grande-Bretagne", dans ce type d’affaires, "il y a une présomption de culpabilité, c’était important qu’on ait la France derrière nous", a dit le jeune homme.
Florent Hauchecorne, l’avocat français de Hanane Cherigui, a estimé que l’acquittement "attendu depuis des mois" était "logique". "Nous avons été surpris depuis le début par cette procédure policière", a-t-il indiqué devant la presse.
Deux clandestins chinois avaient été découverts dans le coffre de la voiture des deux jeunes femmes alors qu’elles se rendaient en week-end à Londres. Les jeunes femmes étaient soupçonnées par le parquet d’appartenir à un réseau de passeurs aidant des immigrants clandestins à entrer au Royaume-Uni. Mais leurs avocats avaient plaidé mardi qu’aucun élément solide n’étayait l’accusation.
L’un des deux clandestins, Zheng Si-hang - qui a depuis été expulsé vers la France et a disparu - avait déclaré, dans un interrogatoire avant son expulsion, "n’avoir jamais vu" les deux Françaises. Il avait dit avoir payé un passeur qui lui avait ouvert à Paris le coffre d’une voiture dans lequel il était monté avec son compatriote.
Les deux amies avaient dit être parties en voiture à Londres pour y faire des achats avant le mariage de Hanane Cherigui, prévu le 23 juin. Embarquées sur un ferry au départ de Caen (ouest), elles avaient été contrôlées à Portsmouth par les douaniers qui avaient découvert les deux clandestins.
Les deux jeunes femmes, mises en accusation le 4 juin, étaient depuis maintenues en détention provisoire à la prison pour femmes de Bronzefield, à Ashford, au sud-ouest de Londres.
Le maintien en détention des deux jeunes femmes avait été décidé dans un "contexte défavorable", avec une opinion publique très inquiète par l’immigration illégale et au lendemain d’attentats manqués à Londres et à Glasgow cet été, a précisé maître Hauchecorne.
AFP
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