Des images fournies par la Guardia civile et auxquelles El Español a eu accès, montrent le pont d’un patrouilleur marocain chargé de ballots de haschisch destiné aux narcotrafiquants qui l’introduisent ensuite en Espagne sur des bateaux semi-rigides. Ces photos ont été obtenues dans le cadre d’une enquête menée en 2020 par l’Organe de coordination du trafic de drogue (OCON-Sud) et le commandement spécial de la Garde civile en charge de la lutte contre le trafic de drogue dans le détroit, qui n’existe plus depuis 2022, précise-t-on.
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Les enquêteurs ont eu ces images après avoir mis sur écoute et analysé le téléphone de l’un des trafiquants de drogue arrêtés ces dernières années. Ces informations ont permis de prouver que ce patrouilleur de la Marine royale marocaine « servait de bateau-mère aux narco-bateaux espagnols et aux bateaux de plaisance » dédiés au trafic de stupéfiants, détaille le rapport d’enquête. Cette collaboration entre les patrouilleurs marocains et les narcotrafiquants « n’avait été jamais prouvée. C’est une découverte inédite », ont assuré des enquêteurs.
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Le narcotrafiquant à qui appartient le téléphone sur lequel ces images ont été trouvées, a confirmé aux enquêteurs, lors d’un interrogatoire, qu’il s’agissait bien d’un bateau de la Marine royale marocaine et que les agents devaient assurer leur « couverture ». Le Maroc renouvelle souvent ses agents déployés dans les zones côtières pour éviter toute complicité avec les trafiquants de drogue. Mais le phénomène persiste. « Ce commerce est très lucratif et il est facile de corrompre le personnel travaillant dans la région », souligne-t-on.