Ce texte a pour buts de « protéger la liberté de conscience, de croyance et de non-croyance ; de préserver la paix religieuse et de définir le cadre approprié aux relations entre les autorités et les organisations religieuses ».
Pour les défenseurs de texte, cette loi vise à renforcer la neutralité de l’Etat. « L’Etat est laïque. Il observe une neutralité religieuse. Il ne salarie ni ne subventionne aucune activité cultuelle », indique le texte dans son article 3, ajoutant que « les membres du Conseil d’Etat, d’un exécutif communal, ainsi que les magistrats du pouvoir judiciaire et de la Cour des comptes, observent cette neutralité religieuse dans le cadre de leurs fonctions et, lorsqu’ils sont en contact avec le public, ils s’abstiennent de signaler leur appartenance religieuse par des propos ou des signes extérieurs ».
Les différentes églises de Genève ont apporté un soutien mesuré à cette loi, la qualifiant « d’avancée pour la paix religieuse », tout en admettant qu’elle peut heurter les musulmans.
Dans un communiqué, les différentes églises estiment que « le résultat du vote populaire renforce notre engagement en faveur de la paix religieuse et du vivre ensemble et l’investissement de nos aumôneries auprès des plus faibles ou des marginalisés, quelles que soient leurs convictions ou croyances. Avec l’engagement pour la paix religieuse, nous entendons reprendre un dialogue constructif avec celles et ceux des musulmans qui, aujourd’hui, se sentent notamment atteints dans leur identité, afin que nous poursuivions ensemble la réflexion sur les aspects touchant aux convictions de foi et à leur expression ».
Justement, plusieurs associations musulmanes et de gauche ont décidé de saisir la justice au motif que cette nouvelle loi va à l’encontre de la Constitution. « J’ai bon espoir que la justice nous donne raison, sachant que cette loi va à l’encontre de la Constitution suisse et de la Convention européenne des droits de l’homme », a déclaré à Swissinfo Sabine Tiguemounine qui, elle-même, porte le voile.