France : Sarkozy prône la « discrimination positive »

21 novembre 2003 - 10h48 - France - Ecrit par :

Nicolas Sarkozy estime toujours que le problème du voile à l’école ne doit pas être réglé par la loi, mais, sans renoncer à sa « vérité », il a manifesté hier soir un respect inédit pour la « vérité des autres ».

Jacques Chirac lui avait recommandé la prudence sur cette question, qui divise jusqu’aux responsables de la majorité. Le ministre de l’Intérieur a appliqué la consigne, avec un zèle ostensible, sinon ostentatoire : « C’est le président de la République qui décidera, et sa décision s’imposera. »

Si Nicolas Sarkozy pense, comme Edouard Balladur, mais contrairement à Alain Juppé, que la loi ne résoudra rien, c’est avant tout parce qu’il s’interroge sur son contenu et sur son application. Faire une loi, « ce n’est pas impossible », il en convient. Mais c’est « extraordinairement complexe », comme il s’est employé à le démontrer en posant une question qui était, elle, d’une simplicité biblique : « On accepterait les piercings dans le nez et on refuserait les médailles de baptême ? » Ses interlocuteurs restant sans voix, il en a profité pour proposer d’autres pistes : modifier le « règlement intérieur » des établissements scolaires, élaborer une « définition positive de la laïcité », qui ne serait pas « contre les religions ».

Une majorité de Français souhaitent une loi ? « Parfois, quand on est un homme politique, il faut mettre ses convictions sur la table ». Et, sur la table de France 2, Nicolas Sarkozy en a mis pour tous les goûts. Il croit « à une formule qu’on n’aime pas beaucoup en France : la discrimination positive ». Y compris dans le corps préfectoral : un préfet musulman, « ce sera pour bientôt ».

Mais que les Français qui redoutent l’islamisation de la République se rassurent, le ministre de l’Intérieur veut que « nos compatriotes musulmans aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres, ni plus ni moins ».

Et il l’a prouvé en réussissant à « débusquer » les ambiguïtés de Tariq Ramadan, comme il s’en est vanté après un échange qu’il a mené comme un match de boxe. Cet intellectuel musulman qui s’autoproclame « progressiste » a permis à Nicolas Sarkozy de répondre à tous ceux qui, à gauche mais aussi à droite, le soupçonnent de faiblesse à l’égard du fondamentalisme. Le ministre de l’Intérieur a d’abord assené à Tariq Ramadan qu’il avait commis une « faute, pas une maladresse », en accusant des intellectuels juifs de céder au communautarisme. Il lui a ensuite reproché de tenir un discours « moyenâgeux » sur la lapidation des femmes adultères, une « monstruosité qui ne peut être justifiée que par un déséquilibré ». Et il l’a achevé en le sommant de « demander aux enfants de ne pas mettre de voile à l’école », aux femmes de ne pas « choisir le sexe de leur médecin à l’hôpital », d’accepter la mixité dans les piscines ; bref, à tous les Français musulmans de ne pas pratiquer l’« apartheid ».

Au passage, il s’est même débrouillé pour rendre hommage au mouvement Ni ####s ni soumises, tout en affirmant n’avoir « rien à reprocher, en tant que ministre de l’Intérieur », à l’UOIF, l’une des organisations musulmanes les plus dures de France.

Source : Le Figaro

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Intégration - Nicolas Sarkozy - Emploi - Immigration - Tariq Ramadan

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc Telecom augmente de 10% le salaire de ses employés

Après une série de négociations, les employés de Maroc Telecom ont réussi à obtenir de la direction, une augmentation des salaires de 10 % avec effet rétroactif. Un accord a été signé dans ce sens entre les deux parties.

« Comment sortir du monde ? », le premier roman poignant de Marouane Bakhti

« Comment sortir du monde ? » C’est le titre du tout premier roman du Franco-marocain Marouane Bakhti, paru aux Nouvelles Éditions du réveil en mars 2023. Il y raconte la vie, telle qu’elle vient, dans une famille biculturelle. Un récit éblouissant.

La stratégie du Maroc pour s’imposer dans la sous-traitance aéronautique

Depuis 25 ans, le Maroc travaille à s’imposer dans la sous-traitance aéronautique mondiale. Quelle stratégie a-t-il défini pour atteindre son objectif ?

Combien de Marocains ont émigré à l’étranger cette année ?

À fin septembre dernier, plus de 26 000 Marocains ont émigré à l’étranger pour s’y installer et travailler, d’après le ministère chargé de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Royal Air Maroc recrute

Royal Air Maroc (RAM) a lancé via sa filiale Atlas multi services (AMS), une opération de recrutement de personnel navigant commercial au Maroc. Le dernier délai de l’appel à candidatures est fixé au 1ᵉʳ décembre prochain.

Spirit Aerosystems renforce ses effectifs marocains

Après une pause en 2021, les recrutements ont repris au Maroc chez l’Américain Spirit Aerosystems, leader mondial de la fabrication des aérostructures pour l’aviation civile et militaire. Déjà de dizaines de personnes recrutées.

Investissements massifs au Maroc, 76,7 milliards de dirhams, 20 000 emplois

La Commission nationale des investissements a donné son aval à une série de 21 projets. L’investissement global de ces projets s’élève à 76,7 milliards de dirhams, l’équivalent de 6,98 milliards d’euros, selon un communiqué officiel du gouvernement.

Éric Ciotti (Les Républicains) en visite au Maroc

Une délégation du parti Les Républicains, menée par Éric Ciotti, a annoncé sa visite au Maroc du 3 au 5 mai prochains dans le but de poursuivre « une relation de fraternité et de responsabilité » avec le royaume.

Les Marocains partiront à la retraite plus tard

Le Maroc s’est engagé dans la voie de réforme de son système de retraite visant à rétablir l’équilibre financier des régimes. Et l’une des principales dispositions du nouveau texte est le relèvement de l’âge de départ à la retraite à 65 ans. La...

27 000 Marocains ont quitté le Maroc en 2022 pour travailler à l’étranger

Quelque 27 000 Marocains ont quitté le pays en 2022, selon le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Ce sont des départs réguliers via des canaux officiels.