Conscient de l’importance de sa diaspora, le Maroc accentue ses efforts pour attirer les compétences marocaines résidant à l’étranger.
Nicolas Sarkozy estime toujours que le problème du voile à l’école ne doit pas être réglé par la loi, mais, sans renoncer à sa « vérité », il a manifesté hier soir un respect inédit pour la « vérité des autres ».
Jacques Chirac lui avait recommandé la prudence sur cette question, qui divise jusqu’aux responsables de la majorité. Le ministre de l’Intérieur a appliqué la consigne, avec un zèle ostensible, sinon ostentatoire : « C’est le président de la République qui décidera, et sa décision s’imposera. »
Si Nicolas Sarkozy pense, comme Edouard Balladur, mais contrairement à Alain Juppé, que la loi ne résoudra rien, c’est avant tout parce qu’il s’interroge sur son contenu et sur son application. Faire une loi, « ce n’est pas impossible », il en convient. Mais c’est « extraordinairement complexe », comme il s’est employé à le démontrer en posant une question qui était, elle, d’une simplicité biblique : « On accepterait les piercings dans le nez et on refuserait les médailles de baptême ? » Ses interlocuteurs restant sans voix, il en a profité pour proposer d’autres pistes : modifier le « règlement intérieur » des établissements scolaires, élaborer une « définition positive de la laïcité », qui ne serait pas « contre les religions ».
Une majorité de Français souhaitent une loi ? « Parfois, quand on est un homme politique, il faut mettre ses convictions sur la table ». Et, sur la table de France 2, Nicolas Sarkozy en a mis pour tous les goûts. Il croit « à une formule qu’on n’aime pas beaucoup en France : la discrimination positive ». Y compris dans le corps préfectoral : un préfet musulman, « ce sera pour bientôt ».
Mais que les Français qui redoutent l’islamisation de la République se rassurent, le ministre de l’Intérieur veut que « nos compatriotes musulmans aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres, ni plus ni moins ».
Et il l’a prouvé en réussissant à « débusquer » les ambiguïtés de Tariq Ramadan, comme il s’en est vanté après un échange qu’il a mené comme un match de boxe. Cet intellectuel musulman qui s’autoproclame « progressiste » a permis à Nicolas Sarkozy de répondre à tous ceux qui, à gauche mais aussi à droite, le soupçonnent de faiblesse à l’égard du fondamentalisme. Le ministre de l’Intérieur a d’abord assené à Tariq Ramadan qu’il avait commis une « faute, pas une maladresse », en accusant des intellectuels juifs de céder au communautarisme. Il lui a ensuite reproché de tenir un discours « moyenâgeux » sur la lapidation des femmes adultères, une « monstruosité qui ne peut être justifiée que par un déséquilibré ». Et il l’a achevé en le sommant de « demander aux enfants de ne pas mettre de voile à l’école », aux femmes de ne pas « choisir le sexe de leur médecin à l’hôpital », d’accepter la mixité dans les piscines ; bref, à tous les Français musulmans de ne pas pratiquer l’« apartheid ».
Au passage, il s’est même débrouillé pour rendre hommage au mouvement Ni ####s ni soumises, tout en affirmant n’avoir « rien à reprocher, en tant que ministre de l’Intérieur », à l’UOIF, l’une des organisations musulmanes les plus dures de France.
Source : Le Figaro
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