France : 700 km de marche pour exiger des papiers
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6 personnes sont jugées durant trois jours à Reims (Marne). Elles sont soupçonnées d’avoir employé dans des conditions indignes des travailleurs sans papier dans les vignes en Champagne.
Cette affaire remonte à la saison des vendanges 2018, lorsqu’une altercation éclata entre dans les vignes de l’Aube entre plusieurs vendangeurs. Alertés, les gendarmes interviennent et découvrent sur place 48 travailleurs afghans qui vivent dans de précarité extrême et sans titre, rapporte le Parisien. Au cours d’un second contrôle organisé dans la Marne, 77 travailleurs clandestins sont également découverts.
Des recruteurs se rendent à Paris, notamment Porte de la Chapelle, ou dans des Centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) : ils promettent à des migrants un emploi dans les prestigieuses vignes de Champagne. Tous sont acheminés à Reims et confiés aux soins de deux autres prestataires viticoles qui possèdent des vignes. D’autres travailleurs sont envoyés par ces entreprises dans les vignes de petits propriétaires ou de grandes maisons.
Dans le lot des entreprises qui recrutent ces travailleurs migrants figure un ancien responsable de production d’une maison séculaire de Champagne. Pour le parquet, l’entreprise n’est pas poursuivie, certainement parce qu’elle n’était pas informée des agissements de son salarié. Quant à l’ancien responsable, il ne pouvait pas ignorer que les travailleurs employés sur ces parcelles n’étaient pas en situation régulière.
D’après le même média, les migrants travaillent pendant plus de 12 heures et sont nourris à de la viande avariée pour seul repas, de l’eau rationnée malgré un travail épuisant et des conditions d’hébergement indignes. En clair, il s’agit “De l’esclavage moderne dans de prestigieuses vignes de Champagne. Selon Matthieu Bourrette, le procureur de Reims, ces 6 hommes et femmes – ainsi que trois entreprises –sont jugés pour “emploi d’étrangers sans titre de travail”, ou encore “soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes” au préjudice de 24 salariés étrangers. Même si tous contestent pour l’heure ces accusations, deux gérants d’une société sont suspectés de “traite des êtres humains”. Trois des étrangers qui auraient été exploités se sont portés partie civile et devraient témoigner à “audience, une exception dans ce type de dossier.
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