"Louange à Dieu.
Prière et Salut sur le Prophète, Sa famille et Ses Compagnons.
Excellences, Mesdames et Messieurs.
Il Nous est agréable de Nous adresser aux participants au Forum des Marchés Emergents d’Afrique pour leur souhaiter la bienvenue dans notre pays. Nous saluons cette initiative qui a permis de réunir à Rabat des personnalités venant de quatre continents pour discuter de la problématique du développement économique et social de l’Afrique.
Les trois thèmes choisis pour la réunion, à savoir : le commerce et la finance, l’infrastructure et les effets des changements climatiques sont au c£ur de cette problématique. Nous espérons que ces trois jours de réflexion du Forum vous permettront d’aboutir à des recommandations pertinentes, en particulier en ce qui concerne la coopération entre secteurs public et privé.
Excellences, Mesdames et Messieurs.
Votre réunion se tient à une phase cruciale pour l’Afrique. En effet, notre continent qui était malheureusement connu pour ses trois décennies perdues en matière de développement, a vu, particulièrement depuis le début de ce siècle, un changement pour le mieux, sans précédent dans le passé.
La croissance a atteint des niveaux élevés, bien qu’insuffisants au regard des objectifs du millénaire relatifs à la réduction de moitié de la pauvreté, et a été soutenue pendant plus de cinq années consécutives. Cette croissance a concerné la majorité des pays tant ceux producteurs de pétrole que ceux qui en sont importateurs.
Si elle est due aux importantes réformes macro-économiques engagées par la majorité des pays africains pendant plus de dix ans, cette embellie tient également à la réduction en nombre et en intensité des conflits qui ont affligé le continent, notamment durant la période de la guerre froide.
L’évolution de la croissance mondiale et du commerce international, qui ont connu dix ans de développement favorable, a également contribué à ces bons résultats. C’est le lieu de saluer ici l’importante contribution apportée à ce processus par certains grands pays asiatiques, à travers l’accroissement sensible de leurs échanges avec l’Afrique, en particulier pour ce qui est des matières premières.
L’ensemble de la communauté internationale a manifesté un intérêt accru pour le continent à travers de nombreuses initiatives de facilitations commerciales, de réductions de dette et d’accroissement de l’aide publique au développement, en particulier pour combattre les pandémies du SIDA et du paludisme.
Force est de constater que, contrairement à la situation du passé, l’Afrique a su tirer cette fois-ci les bénéfices, tant de ses efforts internes que de la coopération internationale.
Excellences, Mesdames et Messieurs.
Malgré ces progrès réels, il convient de garder à l’esprit que les efforts doivent être soutenus et intensifiés pendant encore de longues années, car la finalité du développement est le mieux-être des populations. Malheureusement, les revenus par tête d’habitant restent parmi les plus bas dans le monde, la pauvreté absolue continue d’affecter de larges parties de notre continent, et la conjoncture internationale n’est plus aussi porteuse que par le passé récent.
Dans ce contexte, les pays africains devraient intensifier les réformes, en particulier celles de l’éducation, de la santé et de la gouvernance, et celles relatives à l’amélioration de l’environnement pour le développement harmonieux du secteur privé, tant national qu’étranger, ainsi qu’à l’intégration régionale.
Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle concrétise pleinement ses engagements sur l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique, qu’elle fasse de plus grands efforts sur les réductions de dette, et surtout qu’elle permette d’arriver à une heureuse conclusion du cycle de Doha sur le commerce international. Nous encourageons également le secteur privé étranger pour qu’il investisse davantage en Afrique, continent riche en ressources humaines et naturelles.
Excellences, Mesdames et Messieurs.
Le Royaume du Maroc s’honore d’avoir des racines profondément ancrées en Afrique et a la chance d’avoir une situation géographique stratégique à la croisée de trois continents. Nous attachons la plus grande importance à nos relations avec tous les pays africains frères. Ces relations séculaires ont de multiples facettes : historique, humaine, culturelle, religieuse et économique.
Depuis Notre Accession au Trône de nos Glorieux Ancêtres, Nous avons rendu de nombreuses visites à des pays africains frères, animé d’une ferme volonté de développer nos relations dans tous les domaines avec eux, et d’échanger nos expériences respectives en matière de développement.
Il est réconfortant de constater que de nombreux domaines de coopération existent dans les secteurs bancaire, agricole, aéronautique, minier et énergétique ainsi que ceux de l’eau, de la santé et des télécommunications. Le Maroc continue de contribuer à la formation de milliers de cadres africains dans ses Universités et grandes écoles.
Nous avons également décidé l’effacement de la dette des pays les moins avancés d’Afrique à l’égard du Maroc, tout en contribuant à des programmes de réduction de la pauvreté dans certains pays frères et amis. La dernière initiative à cet égard est l’annonce faite à Dakar, le mois dernier, de la création de la Fondation Alaouite pour le développement humain durable, que Nous présidons et dont le champ d’action couvrira plusieurs secteurs de développement humain durable dans les pays frères et amis en Afrique.
Excellences, Mesdames et Messieurs.
Nous souhaitons que votre séjour dans notre pays vous permette, malgré votre calendrier chargé, de prendre la mesure des efforts de développement économique et social entrepris par le Maroc.
En effet, au cours des dernières années, Nous avons lancé un vaste programme de réformes dans les domaines politique, économique et social, réformes dont le succès consolide notre situation de pôle de stabilité et de développement dans la région.
C’est ainsi que nous avons enregistré ces dernières années une croissance moyenne de l’ordre de 5 pc en dépit des aléas climatiques qu’a connus le Maroc qui, de surcroît, est un pays non-pétrolier. Nous avons également lancé des plans sectoriels pluri-annuels pour l’industrie, le tourisme, l’artisanat et l’off-shoring, transformant ainsi le Maroc en un grand chantier.
Sur le plan social, Nous avons lancé en 2005 l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) qui a pour objectif la réduction de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales et dont Nous veillons personnellement à l’exécution.
Je vous souhaite encore une fois un agréable séjour au Maroc et plein succès dans vos travaux.
Wassalamou Alaikoum, Wa Rahmatou Allah Wabarakatouh".
09/04/2008
Ces articles devraient vous intéresser :