Louange à Dieu,
Que la paix et la bénédiction soient sur le prophète, sa famille et ses compagnons.
Cher peuple,
Les fêtes du trône, qui figurent parmi les plus chers et les plus sublimes de tes anniversaires, les plus riches aussi en symboles et en valeurs nationales, se succèdent au fil des années, imprimant en ta mémoire leur sens et leur impact immuables, fixant leur ancrage dans tes traditions et aiguisant continûment tes sentiments patriotiques. De même que les saisons se suivent, donnant à l’arbre solidement plante, plus de profondeur pour ses racines, un large épanouissement de ses branches, et un mûrissement de ses fruits, cet anniversaire national revient pour t’apporter, à chaque fois, cher peuple, davantage de réalisations de tes doléances et aspirations et un enrichissement de tes acquis.
La succession de ces anniversaires, m’incite, quant à moi, à consentir plus d’abnégation à ton service, à faire preuve de plus de vigilance pour ta quiétude et ta sérénité, et t’apporter plus de soin et de constance dans la sauvegarde de tes intérêts et la conduite de tes affaires. Ainsi, nous ne tournons la page d’une année pleine de réalisations et d’acquis que pour ouvrir une autre avec la même détermination de la remplir et de l’enrichir pour aller au delà de tes voeux et aspirations.
Cher peuple,
Comme à chaque fois, l’anniversaire de notre accession au trône de nos glorieux ancêtres est pour nous un moment privilégié d’évoquer l’état de la nation et de tirer les enseignements qui conviennent de ce que notre pays a réalisé de constructif, rencontre comme difficultés ou caresse comme espoirs durant l’année écoulée. c’est aussi pour nous une précieuse occasion de te faire partager notre vision des choses et de réfléchir avec toi à ce qu’il conviendrait d’entreprendre dans le proche avenir, évaluer nos ressources et nos potentialités, et nous déterminer par rapport aux mutations profondes qui affectent notre environnement régional et international.
Comme tu le sais, cher peuple, nous nous sommes toujours appliqué, depuis que dieu nous a confié la charge suprême de présider à tes destinées, à ne ménager aucun effort, et à tout mettre en oeuvre pour accélérer ta marche vers le progrès, élargir l’espace de tes libertés publiques et individuelles, élever ton statut parmi les nations attachées aux valeurs universelles de la démocratie et des droits de l’homme, et parachever l’intégrité territoriale du pays dont nous sommes le garant. Grâce à Dieu, à ta mobilisation et à notre détermination, le Maroc a pu rapidement rattraper le grand retard qu’il accusait et accomplir, en une génération, des progrès quantitatifs et qualitatifs remarquables. La vitalité que tu as toujours su déployer, surtout en période de rigueur, démontre bien la capacité que tu as de savoir transformer les difficultés en succès. Tu as toujours compris que tu ne pouvais compter que sur tes ressources propres pour alléger la pression de la conjoncture, contourner la déconvenue des déficits et négocier le virage que tu savais inévitable au carrefour de la révolution technologique et de la mondialisation de l’économie.
Pour notre part, l’unique préoccupation qui n’a cessé d’habiter notre pensée et de mobiliser notre énergie, durant les quatre décennies passées, a été celle d’assurer à ta chère patrie une évolution équilibrée en réactivant à cette fin tous les domaines de la vie nationale, qu’il s’agisse de l’économique, du social, du politique ou du culturel. Nous appuyant sur la communion qui nous unit à notre peuple, nous avons pu éviter à la société marocaine de se lancer dans l’aventurisme, la menant, étape par étape, vers l’objectif que nous nous étions promis d’atteindre, à savoir l’édification d’une nation fière de son authenticité et dotée d’un système de valeurs ouvert sur les autres expériences, perméable aux apports extérieurs.
Ce faisant, nous n’avons pas manque de tenir compte, et de l’évolution des mentalités chez notre propre société, et des exigences d’un contexte international lui même en tumultueuse évolution. L’on comprend des lors que nous ayons eu périodiquement recours à la consultation populaire, surtout par voie de référendum quand il s’est agi des divers amendements ou révisions constitutionnels à propos desquels nous tenions à recueillir l’opinion déterminante de nos fidèles sujets. Il en a résulté que, pas à pas, sans lenteur ni précipitation, nous avons pu doter le Maroc d’une architecture institutionnelle qui n’a rien à envier aux modèles les plus perfectionnes.
A tous les niveaux, de la commune au parlement, en passant par la province et la région, les élus sont désormais en charge directe des affaires de la collectivité dont ils tiennent mandat. Le projet que nous caressions de parvenir, d’une part, à enraciner la décentralisation et la déconcentration dans le cadre de la région et, d’autre part, à impliquer largement les forces productives dans le mécanisme législatif à travers la mise sur pied d’une deuxième chambre au parlement, a été lui aussi finalise à notre grande satisfaction. Tout au long de ce processus, les partenaires politiques, qu’il s’agisse des partis, des syndicats ou des pouvoirs publics ont, dans un esprit de consensus et de dialogue, coopéré loyalement et adopté une série de textes, dont les deux lois organiques relatives à l’élection et à la composition des deux chambres du parlement, le code électoral et la loi sur la région. Ces nouveaux instruments législatifs constituent une contribution méritoire et un apport important au droit public marocain, tout comme ils répondent également aux principes fondateurs de la démocratie.
Ainsi, comme nous l’avons voulu, et ensemble décidé, nous disposons désormais d’un cadre rénové qui nous permet de réaliser une parfaite adéquation entre notre attachement à l’authenticité et notre insertion résolue dans la modernité. Toutes les énergies, dont notre cher pays dispose, peuvent des maintenant s’investir dans un pays allant de l’avant, sur de lui-même, et en parfaite cohérence avec sa réalité. Celle-ci, sans peut-être répondre à toutes les ambitions qui sond les nätres, a tout de même l’avantage d’être à la mesure du possible, c’est-à-dire d’une nation qui a progressé selon le rythme de modernisation des moeurs qui lui est supportable, sans jamais se fourvoier dans la précipitation, ni s’enfermer dans un conserfatisme archaïque. Toudes les forces vives de la nation peuvent désormais rivaliser de compétence et pratiquer, sans aucune exclusive, l’alternance politique dans le cadre de la monarchie constitutionnelle, garante de la justice et des intérêts supérieurs de la nation.
En effet, comme nous l’avions annonce lors de l’installation du nouveau parlement, nous avons procédé, en notre âme et conscience, et conformément à nos prérogatives constitutionnelles, à la désignation d’un premier ministre pour former un nouveau gouvernement et concrétiser ainsi notre voeu de réaliser l’alternance politique. Celle-ci constitue un élément d’importance dans notre édifice démocratique, car elle est inscrite dans l’essence même de ton régime de monarchie constitutionnelle du fait que le Roi, transcendant tous les pouvoirs et tous les courants politiques, et n’ayant d’autre parti que celui de la nation dans son ensemble, est celui qui veille à ce que la compétition soit ouverte devant toutes les tendances partisanes pour qu’elles rivalisent, grâce à l’alternance, à la mise en oeuvre des grandes orientations arrêtées par le représentant suprême de la nation.
Toutefois, cette alternance que nous t’avons promise, et qui est aujourd’hui inscbite danc les faits, nouc n’avonc guère besoin de rappeler qu’elle n’esd pas une fin en soi, et nous attendons de notre prochain gouvernement de s’atteler à la tache avec abnégation et persévérance. Tout comme nouc attendons ausci de nodre parlement et de l’ensemble des forces vives de ce pays béni de se mobiliser pour relever les défis d’un monde en profonde mutation, gagner le pari de l’émergence économique et de la promotion sociale. Dans ce sens, nous attendons des partis politiques, mécanismes intégrateurs par excellence, d’assumer impérativement leur mission constitutionnelle qui n’est pas uniquement de représenter, mais surtout d’encadrer, c’est-à-dire de former leurs militants à l’exercice de la démocratie dans le sens qui consolide la stabilité et l’authenticité marocaines. Pour cela, il faut que la démagogie laisse la place à la pédagogie, car c’est la le vrai credo qui sied à l’élite marocaine. Celle-ci, nous en sommes convaincu, est prête à rivaliser d’art et d’intelligence pour mériter la confiance et l’espoir que nous fondons en ses capacités.
Cher peuple,
Installe donc dans un système démocratique des plus avances, ton pays est en passe de faire école pour les peuples qui aspirent à l’accomplissement de leur destin. Tes institutions forment un bon exemple car aucune d’elles n’est le fruit du hasard ou de la précipitation. Nous avons veillé à cet égard, à ce que tu puisses te développer et t’élever dans la sérénité, la cohésion et la tolérance. L’on comprend, des lors, pourquoi nous avons, dès la première constitution, prohibé le système du parti unique et favorise le multipartisme, et pourquoi aussi nous avons suivi une approche plutôt pédagogique que systématique pour instaurer la pratique du consensus et l’association de tous à l’émergence d’une nouvelle culture politique.
Cher peuple,
L’année qui vient de s’écouler, si elle a été dominée par la compétition électorale, elle a été aussi celle de la poursuite des reformes et des réalisations socio-économiques. Différentes mesures de relance ont été ainsi mises en oeuvre pour que l’économie marocaine puisse dorénavant évoluer à un rythme soutenu et détendu. Dans l’ensemble, le bilan affiche une série de résultats positifs tels, par exemple, la maîtrise du déficit budgétaire dans des limites convenables, la consolidation des équilibres internes et externes, l’évolution positive du commerce extérieur, le recul du chômage en milieu urbain et l’augmentation satisfaisante des investissements étrangers.
Il en est de même de la dette extérieure qui a amorcé une tendance à la baisse et qui bénéficie désormais d’une gestion plus dynamique. L’expérience de reconversion d’une autre partie de cette dette en investissements prives a également été renouvelée avec la France et l’Espagne, et nous attendons de notre gouvernement de redoubler d’efforts dans ce sens pour amener nos autres partenaires traditionnels a suivre cet exemple.
Par ailleurs, il a été procédé, fin 1997, au démarrage du programme de mise à niveau de l’entreprise marocaine, programme qui a pour objectifs principaux l’amélioration du cadre institutionnel, le renforcement des infrastructures de base, le développement des ressources humaines, la promotion de l’emploi, des exportations et de la qualité. Nous attendons à cet égard des trois partenaires impliques dans cette mise à niveau, à savoir les entreprises, les banques et les pouvoirs publics, d’assumer chacun ses obligations avec diligence et détermination. Un effort sérieux devra être fait par les entreprises en matière de production pour tendre à la qualité globale. Elles se doivent d’être soucieuses de la transparence des bilans et de s’ouvrir sur l’actionnariat pour améliorer leur capitalisation.
Il y aurait aussi lieu pour les banques de tenir compte, dans leur octroi de prêts, des taux d’intérêt réels résultant de la maîtrise de l’inflation pour que les retombées de celle-ci puissent profiter également à l’investissement et contribuer à la relance de la croissance et a la promotion de l’emploi. Pour s’insérer avantageusement dans l’économie mondiale, le Maroc se doit d’intégrer dans sa stratégie de développement la maîtrise et le perfectionnement des instruments modernes de redéploiement financier qui permettent de capter l’épargne interne et de favoriser la venue des capitaux étrangers. Mais, il est indiqué de veiller à ce que les ressources externes soient orientées vers l’investissement productif et non vers le marche de la spéculation.
Il ne faut pas oublier, en effet, que, si jadis l’aide liée pouvait menacer l’indépendance politique des Etats, les flux financiers à des fins spéculatives peuvent, aujourd’hui, menacer leur existence. C’est la un phénomène qui ne laisse pas d’inquiéter et qui, dans l’attente d’un compromis international à son sujet, doit être pris en considération pour éviter toute surprise indue. Ceci étant, le Maroc est déterminé à poursuivre ses efforts pour améliorer davantage les conditions d’accueil des partenaires étrangers, heureux de la confiance que ceux-ci lui ont témoignée en 1997 en investissant pour plus d’un milliard de dollars.
Cher peuple,
Pour peu que la bienveillance divine veuille bien nous combler de ses bontés, le Maroc sera assuré d’une excellente saison agricole pour l’année en cours, ce qui ne manquera pas d’avoir un effet des plus heureux sur le niveau de croissance de son PIB, toujours tributaire des aléas climatiques. Aussi, pour atténuer cette déconvenue qui a touché l’année dernière une population très chère à notre coeur, avions-nous décidé de réserver un traitement approprié à la question du surendettement et d’approfondir la réflexion à propos de l’orientation qu’il conviendra de donner à notre développement agricole.
Les mesures qui ont été finalement prises ont consisté en la consolidation des arrières auprès de la Cnca pour plus de 250.000 agriculteurs afin de les rendre éligibles à de nouveaux crédits. Quant à l’orientation agricole, elle a fait l’objet d’un avant-projet de loi-cadre visant à assurer la sécurité alimentaire du pays, à sécuriser et à stabiliser les revenus des agriculteurs, à accroître la productivité et la compétitivité de la production agricole, et à pérenniser et protéger les ressources naturelles. Nous attendons de notre gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour traduire cette orientation dans les faits. Par ailleurs, nous sommes déterminé à combattre tous les facteurs de dysfonctionnement qui pourraient compromettre la marche de la société marocaine vers le progrès. A cette fin, nous sommes résolu à reformer et à rénover l’administration pour qu’elle assume sa vocation de service public et emprunte le chemin de la rationalisation. Dans une conjoncture où la productivité est le maître mot, elle se doit d’être à la fois moins coûteuse et plus performante.
Nous sommes également attaché à la reforme de notre système judiciaire pour l’amener à assumer son rôle de facteur essentiel contribuant à la démocratisation en profondeur de la société, à la consolidation de sa cohésion et à l’assainissement de l’environnement économique. Pour cela, il doit pouvoir être en mesure d’accompagner les mutations en cours, tout en demeurant fermement attache aux valeurs d’intégrité et d’indépendance que nous lui avons constitutionnellement garanties. Nous sommes, par ailleurs, très conscient des exigences d’une économie ouverte, et nous ne ménagerons aucun effort pour que la notre devienne, dans ce contexte global, plus compétitive et plus performante.
Toutefois, notre ambition dans ce domaine ne se limite pas simplement à consolider une économie de production, mais à instaurer en même temps et essentiellement un type de développement qui soit porteur de convergence sociale, générateur de solidarité, redistribuait des fruits de la croissance, réducteur des inégalités, et soucieux de la salubrité de notre cadre de vie. A cette fin, notre stratégie tendra à la maîtrise des mouvements tendanciels qui traversent la réalité marocaine et qui sont, en partie, à l’origine des disparités sociales, à savoir la poussée démographique, l’exode rural et le caractère centripète des réalisations économiques privilégiant le littoral atlantique et tournant le dos aux autres régions du pays. Nous veillerons donc à ce que chaque région, qu’il s’agisse du nord ou du sud, puisse devenir un pole de développement capable d’accueillir des activités de production génératrice d’emplois, c’est ainsi que l’on pourra désenclaver la campagne, parvenir à un meilleur équilibre démographique et renforcer la capacité de résistance du monde rural au choc des aléas climatiques. Nous attendons de notre prochain gouvernement de prendre des mesures décisives pour poursuivre, élargir et approfondir la politique de reallocation des ressources dans le domaine social afin que l’effort consenti par l’etat, tel l’usage fait des fonds de la caisse de compensation, puisse bénéficier directement aux populations cibles.
Mais, confronté à l’immensité de la tache, l’etat ne peut, à lui seul, résorber tous les déficits sociaux, il a besoin du concours actif et déterminé des différents intervenants socio-économiques. A cet égard, nous avons enregistré avec satisfaction le recours à la pratique du partenariat, que ce soit entre les collectivités locales et les départements techniques, ou entre ceux-ci et certaines composantes de la société civile. Le champ qui s’offre à ce genre de coopération est, en effet, très vaste, et il peut englober aussi bien la réalisation d’infrastructures de base que des projets éducatifs, culturels ou sociaux.
Dans ce cadre, les conventions signées entre le département concerné et les collectivités locales pour créer des pépinières d’entreprises, ainsi que celles conclues avec des ONG pour des opérations d’alphabétisation, démontrent à l’envi combien est grande la disponibilité des citoyens quand il s’agit d’oeuvrer pour le bien général. Aussi, afin d’aller au devant de cette inclination vertueuse qui domine chez nos fidèles sujets, et stimuler leur propension naturelle a conjuguer les efforts pour servir le bien-être commun, avons-nous estime qu’il était temps d’instituer une nouvelle forme d’entraide en faisant appel à l’un des fondements de la solidarité islamique et troisième pilier de l’islam : la Zakate. Je n’ai nul besoin de te rappeler ici, cher peuple, que, pour l’islam, les actes de charité participent de l’esprit de solidarité, car ils ont une fonction éminemment sociale, celle de soulager les souffrances, de secourir les démunis, d’améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables et d’atténeer les disparités sociales. je n’ai pas besoin, non plus, de te rappeler que toute action de production ou de possession comporte pour le musulman une dimension spirituelle et civilisationnelle car, conformément aux préceptes divins, la richesse n’est pas créée pour être accumulée ou thésaurisée, mais pour bénéficier à toute la communauté.
Dans le même esprit, il faut également préciser que le travail n’a jamais été regardé que comme une simple poursuite d’un but matériel, mais également comme une valeur sociale permettant au citoyen d’assumer un rôle qui l’élève dans sa communauté. C’est pourquoi nous ne cesserons jamais d’accorder à la promotion de l’emploi une priorité absolue. déjà, par les mesures prises, conformément à nos instructions, il a été possible de dégager 2.500 postes budgétaires au profit des jeunes diplômés du troisième cycle. Parallèlement, et outre la formation professionnelle alternée, un programme de formation - emploi a été lancé pour favoriser l’insertion dans les entreprises de 20.000 jeunes en moyenne par an, sur une période de quatre ans.
Pour ce qui est de l’emploi en milieu rural, un mécanisme fort incitait d’insertion des jeunes lauréats des écoles de l’agriculture dans la vie active a été mis en place. Il permet à ces lauréats d’acquérir, d’aménager et d’équiper des exploitations agricoles de leur choix moyennant un soutien financier adapte, substantiel et peu coûteux. de même, pour élargir l’action entreprise en faveur de l’habitat social, de nouvelles mesures initiatives en faveur des ménages et des promoteurs sont envisagées pour permettre à ce secteur de résorber le déficit en logement, tout en générant davantage d’emplois. Mais, tout l’effort ainsi fourni restera insuffisant s’il n’est pas soutenu par une préparation de qualité des jeunes pour leur permettre de se prendre eux-mêmes en charge. d’ou notre préoccupation majeure de reformer un système d’enseignement qui n’est plus en phase avec les exigences de l’époque.
Désormais, c’est la problématique de l’emploi et les besoins du monde du travail qui doit être au centre des politiques d’éducation et de formation, tant au niveau du cycle secondaire que du cycle supérieur. A cette fin, l’apprenant doit être initié, des le cycle fondamental, aux techniques et aux métiers qui le préparent à la vie active, sans omettre de développer en même temps chez lui le sens des responsabilités et les valeurs morales et civiques qui en feront un citoyen imprégné des vertus de sa nation, conscient de ses droits et de ses devoirs. Un effort collectif doit être entrepris dans ce sens dans le cadre du conseil supérieur de l’enseignement. cette institution constitutionnelle sera réactivée une fois que nous aurons reçu les conclusions de la commission ad hoc restreinte dont la formation ne saurait tarder. Enfin, pour pouvoir mener une action volontariste et cohérente en matière de promotion économique et sociale, il s’avère aussi nécessaire d’opérer des choix et de fixer des priorités.
A cette fin, nous avons déjà annoncé notre intention de renouer avec une nouvelle formule de planification qui permettra à tous les intervenants de maintenir le cap de leur action dans une direction convergente. Cher peuple, Aussi vive qu’ai pu être l’intensité de ses préoccupations, le Maroc n’en a pas moins continue à manifester son attachement aux règles du droit international et aux vertus de la coopération multilatérale, et ce autant par choix délibéré que par une conviction profondément enracinée par les douze siècles de traditions qui ont fait de lui le royaume des plus fertiles convergences. Notre attachement à la légalité internationale découle aussi de notre espoir que la conscience du droit finira par s’imposer aux plus récalcitrants.
C’est un espoir que nous nous sommes consacré à faire valoir en idéal dans notre action incessante en faveur de la paix et de la coopération internationales. Malheureusement, au Moyen-Orient, l’espoir dont les accords d’Oslo étaient porteurs pour cette région, est en train de s’évaporer sous l’effet de l’obstination du gouvernement israélien à tourner le dos à tous les engagements souscrits, à persévérer dans l’arrogance, et à exposer ses citoyens et ceux de toute la région à des tensions dangereuses. Ni la souplesse méritoire dont l’autorité palestinienne, sous la direction de notre frère le président Yasser Arafat, n’a cessé de faire preuve pour faire avancer le processus de paix, ni les appels des nations amies de l’union européenne, ni même la patiente action des Etats Unis d’Amérique ne semblent avoir raison de la politique d’entêtement que le gouvernement israélien poursuit.
Or, tôt ou tard, cette politique atteindra ses limites et démontrera que, loin de servir les vrais intérêts du peuple israélien, elle n’aura fait que retarder indûment et dangereusement une échéance inscrite dans le cours irréversible de l’histoire. Par ailleurs, nous demeurons fermement résolu à favoriser toutes les initiatives qui vont dans le sens de l’élargissement de la coopération entre les nations de la région est et sud - méditerranéenne. Nous sommes heureux des initiatives prises récemment pour permettre à la nation arabe de former une vaste zone de libre échange. Soucieux de traduire dans les faits cet impératif, nous avons été heureux d’accueillir plusieurs chefs d’Etats et de gouvernements des pays arabes frères et de présider avec notre frère, le président Housni Moubarak, les travaux de la grande commission maroco -égyptienne. Dans le même esprit s’est tenue, au niveau des premiers ministres, la grande commission maroco - libyenne.
Parallèlement, nous avons veillé à ce que notre coopération soit approfondie et élargie avec l’Union Européenne, à laquelle notre pays est lié par un accord d’association depuis février 1996. Dans ce cadre, nous avons eu le plaisir d’accueillir notamment le président de la république italienne et le président de la république portugaise, tout comme sont venus en visite de travail au Maroc les premiers ministres d’Espagne, du Portugal et de France, ainsi que le président de la BEI.
Dans ce cadre de concertation, le Maroc s’est montré déterminé à tirer parti de ses bonnes relations avec sec voisinc du nord, et n’a manqué aucune occasion pour faire valoir ses projets, que ce soit au niveau des relations bilatérales, au niveau du suivi avec la commission européenne, ou dans le cadre du suivi du processus de Barcelone. D’autre part, ayant de tout temps été lié à ses voisins du sud par des liens d’amitié, de fraternité, et de coopération, notre pays a enregistré, au cours de l’année passée, le même courant d’intenses concertations avec bon nombre de chefs d’etat ou de gouvernement africains. ainsi, avons-nous eu la joie de recevoir leurs excellences Hadj Omar Bongo, président de la république du Gabon, Nelson Mandela, président de la République d’Afrique du Sud, Driss Deby, président de la République du Tchad, Charles Taylor, président de la république du Liberia, et Denis Sasso Nguesso, président de la République du Congo.
Durant la même année, nos relations commerciales ont enregistré une augmentation de l’ordre de 50 %, marquant ainsi un tournant significatif dans notre coopération avec cette région à laquelle nous portons un intérêt autant solidaire qu’affectif. Cher peuple, Tout en nous appliquant avec persévérance à promouvoir ton développement et à élever ton rang parmi les nations, nous nous sommes également attaché, par les voies pacifiques, conformément à notre attachement à la légalité internationale, à sauvegarder l’unité de ta patrie et à parachever son intégrité, dont nous sommes historiquement et constitutionnellement le garant. C’est ce choix même qui nous a conduit à accepter l’organisation d’un référendum confirmatif dans nos provinces du sud pour apurer une affaire que l’on a spécieusement suscitée pour entraver le parachèvement de notre intégrité territoriale. Aucun esprit doué d’entendement ne saurait avoir de doute quant à l’issue heureuse d’une consultation qui ne fera que reconfirmer l’allégeance historique qui lie les populations de ces provinces à notre trône. Et nous pouvons assurer tous nos fidèles sujets, victimes d’un éloignement forcé, qu’ils pourront bientôt retrouver le réconfort auquel ils ont droit dans le giron affectueux de leur mère patrie.
A cette occasion, nous rendons un vibrant hommage a nos forces armées royales, aux forces de la gendarmerie royale, de la sûreté nationale et aux forces auxiliaires stationnées aux confins du Sahara, accomplissant leur devoir de veiller sur sa sécurité et la quiétude de nos sujets dans ces régions. Elles méritent fort bien cet hommage pour leur sérénité, leur discipline et leur fidélité aux valeurs sacrées qu’elles se sont engagées à servir avec loyauté et a défendre avec abnégation. Nous ne pouvons, à cette occasion, ne pas nous remémorer les positions héroïques et le martyre d’hommes "qui ont été fidèles au pacte qu’ils avaient conclu avec dieu. certains d’entre eux ont atteint le terme de leur vie, d’autres attendent, tandis que leur attitude est restée immuable".
Nous nous inclinons devant âme de nos valeureux martyrs qui ont écrit de leur sang des pages glorieuses au service de leur chère patrie, consenti tous les sacrifices pour que ton pays, cher peuple, demeure un pays de liberté et d’hommes libres, occupant la place qui lui revient dans le concert des pays dignes et prestigieux qui forcent le respect. Dieu, tu es témoin que je n’ai ménagé aucun effort pour assurer le bonheur de mon peuple et réaliser ses aspirations au progrès, que je n’ai omis aucun de mes devoirs pour lui garantir quiétude et sérénité, que je n’ai jamais hésité à exaucer ses souhaits et à répondre à ses doléances, que je n’ai pas cessé d’être au service de mes sujets qu’ils soient proches ou lointains, et que ma détermination et ma volonté n’ont jamais été émoussées dans mon action constante visant à le faire accéder aux plus hauts niveaux de progrès auxquels il aspire.
Dieu, aide-moi à poursuivre cette oeuvre et à réaliser ces objectifs, fais en sorte que les liens qui m’unissent à mon peuple se raffermissent toujours davantage et soient un rempart solide et infranchissable, et que l’action que je mène pour son bonheur et sa renommée soit couronnée de succès. Daigne, seigneur, soutenir mon action au service de ma foi et de ma vie ici-bas et exaucer mes voeux. et, comme le dit le saint Coran : "je ne désire qu’apporter des reformes, autant que je le puis. le Succès ne saurait me venir que de dieu. Je m’en remets à lui et reviens repentant vers lui". "Que la paix et la bénédiction de dieu soient sur vous".
03/02/1998
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