"Louange à Dieu,
Que la paix et le bénédiction soient sur le prophète, sa famille et ses compagnons.
Cher peuple,
En pareille journée de l’année écoulée, J’ai pris l’engagement devant vous cher peuple et chère jeunesse, de faire de la question du chômage en général, et de celui des jeunes issus des écoles en particulier, Notre première bataille et Notre objectif suprême, après la cause de Notre intégrité territoriale.
Aujourd’hui chère jeunesse, Je peux te donner, grâce en soit rendue à Dieu, certains chiffres qui sont certes en deçà de Nos ambitions, mais comme dit l’adage : ’’on ne doit pas renoncer à une partie de ce qu’on ne peut obtenir en totalité’’, bien que dans le cas d’espèce, cette partie soit importante en ce qui concerne le problème des diplômés chômeurs.
Depuis l’année 1998 à nos jours, Nous avons pu employer 11.000 lauréats de la formation professionnelle, 8800 détenteurs de diplômes équivalant à la licence, et seulement 2.00 docteurs et ingénieurs de haut niveau, soit 21.800 emplois en une seule année. Nous n’étions guère préparés à créer autant d’opportunités d’emplois, mais le Très Haut nous a aidés en nous inspirant l’imagination créative et la détermination nécessaire.
Comme tu le sais cher peuple, le Maroc crée de manière spontanée entre 200 et 250.000 postes d’emplois par an. Mais chaque année, environ 60.000 demandeurs d’emplois ne trouvent pas du travail. Qui sont ces 60.000 personnes ? ce sont celles qui échouent dans leurs examens aux cycles secondaire ou supérieur. Le cumul de ces 60.000 personnes, donne un nombre considérable de demandeurs d’emplois qu’il est difficile d’intégrer en une seule année.
Je vais t’exposer brièvement, cher peuple et chère jeunesse, un plan qui Nous permettra, grâce à dieu, de gagner le pari en peu de temps. En ce qui concerne les résultats de cette campagne entreprise depuis l’année dernière, Nous devons remercier le secteur privé qui a procuré des emplois stables à 28.730 jeunes lauréats. il peut également générer des emplois saisonniers au profit de 22.300 jeunes et assurer des stages en faveur de 17.733 autres. C’est ainsi que nous atteindrons le chiffre de plus de 68.700.
Comme Je disais tout à l’heure, il Nous appartient de trouver des emplois pour les 60.000 jeunes qui échouent annuellement dans leurs examens, en plus des emplois générés annuellement et spontanément par l’économie nationale. Vous pouvez nous demander comment se fait-il, que ce sont ceux qui ont obtenu des diplômes hautement supérieurs qui éprouvent des difficultés à trouver des emplois ? la réponse est simple : la plupart de ces milliers de lauréats, ont fait, soit des études très avancées en biologie, soit des études en physique nucléaire, ou ont choisi, des branches scientifiques très évoluées.
Comment pouvons-nous créer un laboratoire pour chaque jeune diplôme en biologie ? Comment pouvons-nous au Maroc, procurer un emploi à un détenteur d’un diplôme en physique nucléaire ? En toute franchise, les éducateurs, les enseignants et ceux qui sont en charge de l’orientation, doivent tenter de dissuader le plus grand nombre d’étudiants d’opter pour ces disciplines scientifiques, puisqu’ils ne trouvent pas d’emplois. C’est ce qui explique que Nous n’avons pu employer que 2000 jeunes de cette catégorie. Comment avons Nous fait ? Nous les avons mis à la disposition de nos industries les plus avancées avec, bien entendu, leur consentement. Les sociétés et les entrepreneurs concernés par cette opération, se sont engagés à mettre à profit les études supérieures suivies par ces jeunes et à adapter leurs connaissances pour leur permettre de s’intégrer dans le tissu industriel national.
Il y a d’autre part cher peuple, un domaine très important, à savoir celui de l’auto-emploi. L’Etat apporte à ceux qui l’ont choisi, l’aide nécessaire, leur procure le capital. Ils réussissent pleinement, puisqu’ils parviennent à employer au minimum six, sept à huit personnes. J’ai dit au début de Mon discours, que Nous allons essayer d’intégrer le cumul des 60.000 personnes qui viennent annuellement sur le marché du travail. Nous avons élaboré à cet effet un plan qui s’étend de l’année 1999 à 2001, plan qui prévoit les fonds nécessaires à cette opération. Nous avons ainsi décidé, que les collectivités locales y consacrent de leurs budgets 713 milliards de centimes, que les établissements et les offices publics participent à hauteur de 1800 milliards et que les services de l’Etat y contribuent avec 1000 milliards, voire plus par la grâce de Dieu.
Ainsi cher peuple, Nous pouvons affirmer, que dans trois ans, d’ici l’an 2001, Nous aurons fait, avec l’aide et la grâce de Dieu, avec ta volonté, cher peuple et chère jeunesse, un grand bond en avant. Je ne dis pas un miracle puisque les miracles sont l’oeuvre des prophètes, mais avec une dignité populaire solidaire, Nous aurons, en l’espace de trois années, apuré le cumul que connaît le Maroc et la jeunesse marocaine au rythme de 60.000 jeunes par an.
Je dois te dire, cher peuple, qu’il s’agit la d’une situation anormale et ce pour deux raisons. La première, est que le système d’enseignement n’a pas pris en considération la question de l’emploi. La seconde erreur qui est plus grave que la première, est que les personnes en charge de l’orientation dans le domaine de l’enseignement, ont failli à leur devoir en laissant le champs libre aux jeunes pour s’essayer à telle ou telle matière, sans que le responsable de l’orientation soit au fait du dossier de l’étudiant ou de l’étudiante, de leur vocation et de leurs aptitudes pour telle ou telle discipline.
Si dieu le veut cher peuple, Je t’entretiendrai du programme de l’enseignement le 20 août, puisque Je serai alors en possession des conclusions de la commission instituée à cet effet. Je voudrais à ce moment là, cher peuple, aborder le problème de l’enseignement et les solutions à lui apporter à l’occasion de l’anniversaire du 20 août qui traduit la citation du prophète, sur lui paix et bénédiction, reprise par son descendant Sidi Mohammed V, que dieu l’ait en sa sainte miséricorde, lorsqu’il a dit : ’’Nous avons terminé le petit combat pour engager le grand combat’’. Nous reviendrons sur ce sujet le 20 août prochain.
Ainsi cher peuple, tu constates que de grands espoirs s’offrent à Nous dans le domaine de l’emploi des jeunes. Pour Moi, les Marocains ont les mêmes droits et sont égaux devant la loi. Nous ne pourrons pas, ni Moi personnellement, ni l’Etat marocain, Nous pencher uniquement sur le dossier des jeunes diplômés. L’emploi est un devoir qu’assume l’Etat envers tout un chacun. Il est l’un des droits constitutionnels pour tous les Marocains des deux sexes.
Dans ce domaine j’ai, cher peuple, une très bonne nouvelle à t’annoncer : comme tu le sais cher peuple, Nous avons entrepris de privatiser les télécommunications dans le cadre de la deuxième licence GSM. Lorsque Nous avons engagé cette opération, Nous espérions atteindre, dans le cadre de la concurrence, 400 millions de dollars, ce qui constitue un chiffre très important eu égard à la dimension du Maroc. Quelle fut grande notre surprise et immense notre joie lorsque nous avons constaté que la concurrence a été telle que celui qui a remporté cette licence a fait une offre de plus d’un milliard de dollars, soit 11 milliards de Dirhams. A la lecture de ces chiffres, on constate que ce prix n’a cours que dans les pays européens développés, dotés d’une économie forte, d’une assise solide et de très importants capitaux. Le fait que l’on soit, nous, en mesure d’atteindre ce chiffre -par delà la bonne surprise qu’il nous a procure- représente un élément qui nous rassure et nous incite à rendre grâce à Dieu. Car ce chiffre ne peut être atteint que par les Etats qui ont montré, par leur capacité à traiter leurs dossiers dans la transparence, avec honnêteté, technicité et un savoir-faire, qu’ils sont au niveau des pays évolués.
Le Maroc s’est attelé depuis l’année 1995 à examiner ce dossier avec minutie, s’entourant d’un cordon salutaire fait d’honnêteté, de concertation et de recours aux avis judicieux, oeuvrant en silence, mais avec sérieux et constance, cinq années durant pour pouvoir ouvrir son dossier devant tout le monde et dire : voici les pages de mon dossier. Elles sont propres, saines, transparentes et ne contiennent que ce qui incite à la satisfaction et à la fierté.
De ces 11 milliards, il reste cher peuple, après que le gouvernement eut inclus 400 millions de dollars dans son budget, sept milliards de Dirhams, une somme extrêmement importante. Si elle est intelligemment gérée, chaque milliard peut générer trois milliards, ce qui portera cette somme à 21 ou 22 milliards de Dirhams. Comment ? d’abord la décision qui doit être prise -et J’ai fait le nécessaire à cet égard et discuté avec le premier ministre lorsqu’il était hospitalisé- consiste à ne pas affecter ces sept milliards de Dirhams à la Trésorerie de l’Etat, ou au budget de fonctionnement ou encore à les dépenser pour colmater les brèches. Cette somme doit être déposée dans un compte spécial.
Grâce à ce compte et à cette importante somme, nous ferons du Royaume un immense chantier d’une grande fébrilité, du sud au nord et d’est en ouest, un chantier qui sera marqué par d’intenses activités d’édification et d’équipement, non pas ces activités sans impact réel ou des oeuvres sociales creuses, mais des activités qui créent l’emploi avec un effet d’entraînement sur d’autres secteurs générateurs d’emplois.
Ainsi Nous serons en mesure de mettre au point des programmes très précis, en dehors du plan quinquennal pour éviter de tomber dans la routine. Dieu Nous a comblés de cette manne et nous ne devons pas attendre de l’inclure dans le plan quinquennal. Il est certes nécessaire d’inscrire dans le cadre de ces programmes certaines opérations prévues dans le plan quinquennal, mais Nous devons d’abord continuer l’oeuvre d’édification, l’édification sociale qui assure la dignité de sorte qu’aucun enfant ne grandit dans un climat d’insatisfaction de son logement, de son voisinage et de son environnement. Il s’agit donc de garantir un habitat décent et digne.
Il convient en second lieu de désenclaver le monde rural en y construisant des routes tertiaires et en le dotant d’eau potable. La priorité doit être accordée, en troisième lieu, et comme c’était le cas auparavant, à l’irrigation et aux barrages. Il s’agit, en quatrième lieu, de créer un réseau dense des pêches maritimes permettant aux pêcheurs opérant sur les cotes ou non loin des cotes, de construire une chaîne de villes côtières, et en cinquième lieu, de construire des autoroutes qui sont telles les veines qui irriguent le corps humain, etc....
Comment faire pour que chaque milliard soit multiplié par trois ? la solution n’est pas un secret. L’Etat doit constituer un noyau dur et associer le secteur privé. Le noyau dur sera toujours formé d’un établissement public ou d’un office à vocation économique, disposant d’une structure solide et de savoir-faire, et réunira autour de lui des promoteurs privés, nationaux et étrangers, car ces derniers lorsqu’ils investissent leurs capitaux, chercheront à les fructifier et à réaliser toujours plus de bénéfices.
Il s’agit donc de cibler d’abord les secteurs économiques et sociaux qui créent pour eux-mêmes les conditions leur permettant d’être aptes à se développer et à évoluer, d’élaborer les programmes et enfin de mettre en place un noyau dur associant le secteur privé pour permettre de multiplier cette somme par trois ou quatre.
Ce dont Je t’entretiens aujourd’hui, cher peuple, était du domaine du rêve et de l’espoir. Le voila devenu réalité. Rendons grâce à Dieu pour ce bienfait. dans un proche avenir, en l’an 2000- dont ne nous séparent que six mois -et peut-être même avant, tu verras, par la grâce de Dieu, cher peuple, ton pays vibrer au rythme des actions de construction et des oeuvres d’édification, plein d’espoir et de fierté.
Tu verras, cher peuple, les chômeurs occuper des emplois et s’adonner à diverses activités. Tu verras dans chacune des régions du Maroc, qu’elle soit proche ou lointaine, des chantiers et des travaux. tu verras l’argent circuler comme l’eau qui coule d’un lieu à l’autre. Au Maroc, l’argent stagne dans les banques. Celle-ci en disposent en abondance, ce qui constitue en fait une grave anomalie au plan financier. Désormais les banques auront une réelle opportunité, aux plans économique et financier, de faire circuler cet argent et de stimuler ainsi l’activité économique et commerciale. L’Etat y trouvera son compte puisqu’il pourra augmenter ses recettes à travers les taxes et impôts qui se multiplieront à mesure que se diversifient et s’élargissent les activités et services.
Ce sont là, cher peuple, autant d’actions qui s’ajouteront à ce que Nous avons réalisé en faveur des jeunes et à ce que Je vous promets de réaliser dans trois ans pour apporter une solution au cumul enregistré en matière d’emploi des jeunes. Grâce aux bienfaits dont Dieu Nous a comblés à l’occasion de cette opération et aux milliards de Dirhams qu’elle a générés, Nous pourrons, par la volonté de Dieu, porter dans un avenir proche, un regard diffèrent sur le monde. Les horizons s’élargiront ainsi devant Nous, d’une manière digne de notre passe et conforme à nos ambitions. Nous pourrons être rassurés quant à l’avenir de nos enfants et des générations montantes.
Dieu ne déçoit pas les espoirs de ceux qui l’implorent surtout ceux qui agissent et s’en remettent à lui. Le prophète -sur lui paix et bénédiction- a dit : ’’mets d’abord les entraves à ta monture, puis remets-toi à Dieu’’. Nous Nous remettons à Dieu et en Nous remettant à lui, Nous allons oeuvrer. ’’dites oeuvrez, Dieu verra votre oeuvre ainsi que le prophète et les croyants’’."
09/07/1999
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