Le ministère du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, ambitionne de former 30 000 apprentis artisans à l’horizon 2030. C’est l’annonce faite lundi par la ministre Fatim-Zahra Ammor, en charge de ce département.
Trois artistes issus d’univers et d’expériences différents nous présentent à travers l’exposition Europ’Art quelques pièces-miroirs, qui ne sauraient refléter la richesse et la singularité de leur oeuvre.
Farid Belkahia est l’un des pionniers de la peinture marocaine moderne. Son travail s’inscrit dans un entre-deux ( Maghreb-Occident), dégagé de toute schizophrénie. Le patrimoine-signe devient dans ses gestes la signature d’un sujet, non pas mimétique, mais productif, qui découpe, nettoie, cisèle les matériaux ; les soumet à l’épreuve cathartique du feu, à l’alchimie magique de l’apothicaire. Chez Belkahia, un tableau est la manifestation d’une matière en épure : le cuivre, la peau ( pour ne citer que ces deux éléments récurrents) sont arrachés à la trivialité de l’ordinaire pour être transformés en objets extra-ordinaires.
Après avoir exploré le monde cristal, végétal, Najia Mehadji aborde dans son nouveau travail un monde floral en l’inscrivant dans une esthétique de l’absolu mouvant. Elle en effeuillete la matrice complexe et paradoxale. L’écheveau de l’arborescence nous place d’emblée au coeur de l’infini-beau ou de l’infiniment beau. Ce que Najia Mehadji appelle "la structure du flux" créé ainsi un mouvement d’énergie où la fleur prend la forme d’un papillon ou d’un paon. La géométrie des formes et des mouvements tels qu’ils règlent le travail de Najia Mehadji finissent dans le chaos. "comme si le risque du chaos et l’anxiété spatiale de l’infini ne pouvaient être surmontés que par une ascèse géométrique sublimée et sublimante qui détache les formes sur fond de vide, dans un rayonnement lumineux et abstrait de l’ombre", écrit Najia Mehadji dans sa préface du catalogue de l’exposition Floral.
Abderrahim Yammou a su passer avec subtilité de l’abstrait à un concret d’une insouciante légèreté. Dans son nouveau travail, Il déterritorialise la scène de l’espace-tableau pour le pousser vers d’autres cultures,d’autres imaginaires, qui laissent entrevoir l’espace de l’Asie. Les miniatures persanes, les motifs floraux de la peinture japonaise sont convoqués pour servir une scène où domine l’imaginaire paradisiaque.
L’exposition Europ’Art s’est tenue à Genève du 27 avril au 1er mai . Le Maroc était représenté par les artistes peintres Farid Belkahia, Najia Mehadji et Abderrahim Yamou.
Maati Kabbal - Libération
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