Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.
Le Procureur a requis une lourde peine contre les dirigeants d’un réseau qui exploitait des Marocains dans des fermes avicoles en Espagne. L’organisation, qui opérait dans la province de Lugo, a été démantelée lors de l’opération dite "Pollo".
La sentence du Procureur est lourde : 44 ans de prison pour l’un des dirigeants et près de 20 ans pour son acolyte, pour crimes contre des citoyens étrangers, contre les droits des travailleurs et pour fraude, dans le complot qui aurait permis de "capturer" des travailleurs au Maroc et de les exploiter de manière professionnelle dans les fermes avicoles de la province de Lugo, rapporte le site cope.es.
En dehors de ces deux présumés responsables du complot, le bureau du Procureur porte des accusations à l’encontre de seize autres personnes qui, d’une manière ou d’une autre, ont collaboré au développement de ce réseau conçu pour "s’enrichir" aux dépens des efforts d’un groupe de travailleurs.
Ceux-ci sont connus comme ayant beaucoup souffert après avoir travaillé parfois jusqu’à "soixante-dix heures" par semaine. Parmi les dix-huit accusés se trouvent des personnes de nationalités espagnole, marocaine et portugaise.
Le Procureur a relevé que ce exploitation s’est déroulée entre 2006 et 2008, lorsque le chef de file présumé "s’est consacré à l’organisation et à la facilitation de l’entrée en Espagne de citoyens marocains", s’enrichissant de l’argent qu’ils étaient disposés à lui verser contre la possibilité de régulariser leur situation administrative dans le pays.
Pour contourner la législation sur l’immigration et s’enrichir de l’arrivée en Espagne de travailleurs marocains, les responsables ont pris contact avec un entrepreneur du secteur agricole de Lugo qui connaissait, de par sa profession, les agriculteurs de la région de Castro de Rei et ses environs.
C’est ainsi qu’ "ensemble, ils ont cherché à s’enrichir en attirant des étrangers", détaille le Procureur, "qui étaient disposés à payer de l’argent en échange de leur travail en Espagne".
Selon l’acte d’accusation, le chef de file aurait soumis ces travailleurs marocains à des conditions de travail inhumaines alors que, pendant ce temps, "l’argent qu’ils ont reçu était bien inférieur au montant prévu par la loi". En quelque sorte, de l’esclavage moderne.
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