La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.
Un mort et 41 migrants à bord d’une patera au large de Tarifa, dans l’extrême sud de l’Espagne. C’est la toute dernière prise des patrouilles mixtes américano-espagnoles, décidées début janvier dernier.
Une action concertée dans le cadre d’un accord sur la sécurité dans le Détroit de Gibraltar, qui comprend, entre autres aspects, les menaces terroristes, le contrôle des embarcations de clandestins, la lutte contre les réseaux des trafiquants des êtres humains et la drogue.
La patera arraisonnée, dimanche dernier, dérivait dans le Détroit, avec des femmes et quelque 31 sub-sahariens dans une situation de grande faiblesse, due à la durée de leur galère.
L’embarcation a été découverte pendant l’une des opérations de patrouilles menées en commun entre les marines espagnole et américaine, après une dérive qui a duré vraisemblablement quelques jours. Les occupants de la patera ont été hospitalisés à Algesiras.
Cette opération fait suite à une série d’autres cas de pateras, arraisonnées à proximité de la côte espagnole où de clandestins arrêtés sur le sol.
Depuis le début de l’année 2003, plus de 17 morts ont été victimes de tentatives d’émigration clandestine. Plusieurs dizaines d’arrestations ont été occasionnées par ces affaires.
Ces tentatives touchent l’ensemble des côtes sud de l’Espagne et ce malgré les efforts déployés des deux côtés du Détroit pour réduire le flux de clandestins. Les opérations menées conjointement par les marines espagnoles et américaines ne sont qu’un élément supplémentaire dans la panoplie déjà très fournie aussi bien au Maroc qu’en Espagne pour endiguer le flux qui, d’ailleurs, tente de s’écouler par de nombreuses voies.
La semaine dernière, c’est au large d’une plage de l’archipel espagnol des Canaries qu’une embarcation a été découverte.
Les membres d’une mission humanitaire avaient d’abord découvert le cadavre d’un migrant sur une plage de l’Ile Lanzarote, à une centaine de kilomètres des côtes marocaines du sud.
La victime faisait partie d’un groupe dont l’embarcation s’était renversée au moment où elle se rapprochait de la côte.
Les compagnons de fortune de cette victime, au nombre de 27, avaient réussi à gagner la côte à la nage. Ils ont été interceptés par la police.
Les Canaries constituent depuis quelques années, l’autre voie d’accès prise par les clandestins pour arriver en Espagne.
Une voie choisie, notamment à cause de l’engorgement de la voie du nord du Maroc et de la surveillance très stricte que les autorités assurent dans cette région.
Outre, les patrouilleurs espagnols et maintenant leurs collègues américains, la marine Royale marocaine fait état de manière régulière de l’arraisonnement d’embarcations dans le Détroit, mais aussi plus loin vers l’est, du côté de Nador et Al Hoceïma.
Outre la marine Royale, il y a aussi les opérations qui ont régulièremnt lieu dans ces mêmes régions du nord où un nombre important de candidats à l’émigration clandestine venant de l’Afrique sub-saharienne ou des régions du sud du Maroc et d’Algérie, échouent en attendant une opportunité de traverser.
Des opérations organisées par la gendarmerie Royale et qui donnent lieu à de nombreuses arrestations se chiffrant par centaines, telles que celles qui ont eu lieu, en février dernier et en mars.
Il est clair que pour la lutte contre l’émigration clandestine, il ne s’agit pas seulement de s’arrêter aux clandestins qui ne sont eux que des victimes, mais s’attaquer surtout aux réseaux organisateurs de ce trafic.
Il est clair aussi que pour rendre efficace cette lutte contre les réseaux organisateurs, la lutte doit être menée en commun entre les deux rives du Détroit de Gibraltar.
A terme, le traitement de cette question doit dépasser le stade sécuritaire pour s’attaquer aux causes profondes du phénomène.
Karim Mariami
Libération, maroc
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